Festival de Grenoble 2023 : l’année de tous les dangers ?
La 46e édition du Festival du film court en plein air de Grenoble se déroulera du 28 juin au 1er juillet, avec forcément l’ombre planante de la baisse de subvention régionale récemment annoncée, comme pour son homologue de Clermont-Ferrand.
Ça a beau être l’un des événements les plus anciens du calendrier des festivals de courts métrages, qui a démontré depuis longtemps sa qualité de programmation et sa faculté de promouvoir les nouvelles générations du cinéma : le président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a aussi condamné la manifestation à une baisse de 10% de son financement public de ce côté-là. Symboliquement désastreux et concrètement dangereux, ce choix conduira à des prises de paroles et moments politiques importants durant les journées de cette 46e édition de la manifestation.
L’Agence du court métrage s’affirmera solidaire du combat, ayant concocté avec l’équipe organisatrice une carte blanche à l’occasion de son 40e anniversaire, intitulée “Révoltons nous!”. En rachâchant de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, Viejo pascuero (Une petite histoire de Noël) de Jean-Baptiste Huber et Tous à la manif de Laurent Cantet répondront notamment à l’appel.
La même belle association s’est en outre cristallisée sur la traditionnelle et immanquable Nuit du court métrage qui investit la salle Juliet-Berto du vendredi soir à partir de 23h30 jusqu’au samedi matin à 6h. Le thème générique en est bien séduisant : “Mélancolie de l’été” ! Quelques titres d’œuvres s’y reliant, dont plein sont passés sur Brefcinema : Souvenir d’une après-midi d’été de Benoit Bouthors (photo ci-dessus), Jeunesse perdue de François Zabaleta, Guaxuma de Nara Normande, Une chance unique de Joël Curtz, Camille sans contact de Paul Nouhet, À l’ombre l’après-midi de Marin Gérard (toujours disponible notre plateforme), etc. Au chapitre du patrimoine, on citera tout spécialement la projection d’un film de Patrick Bokanowski, La plage (1992).
Mais Grenoble, c’est aussi une compétition internationale à suivre en projection en plein air ou en intérieur, c’est selon, avec pas moins de 44 titres dispachés sur 7 programmes, soumis à un jury pro où officiera notre collaborateur Olivier Pélisson.
On y retrouvera des grands voyageurs festivaliers comme Swan dans le centre d’Iris Chassaigne, Rapide de Paul Rigoux, Aaaah ! d’Osman Cerfon mais aussi des œuvres un peu moins diffusées, telles que La première de Nadav Lapid, Saintonge Giratoire de Quentin Papapietro, I Once Was Lost d’Emma Limon ou La mécanique des fluides de Gala Hernández Lòpez. D’autres, par exemple La chaleur de Maïa Kerkour (photo ci-dessus) ou Shake Up d’Anne Steffens, sont en début de carrière.
Une autre compétition, axée vers le jeune public, proposera 4 séances fort animées (avec Entre deux sœurs, Grosse colère – visuel ci-dessus, L’air de rien, Naissance des oasis, etc.), sans oublier l’initiation à la VR et l’emblématique Ciné-brocante du samedi, sur le parvis du Théâtre municipal. Avec l’espoir un peu fou qu’après Pathé pour Clermont, un mécène se prononce en faveur du festival, afin de pallier au possible l’ignorante inconséquence de certains politiques…
À lire aussi :
- Le palmarès du Festival de Grenoble 2022.
- Les différents communiqués de soutien au Festival de Clermont-Ferrand.