Festivals 21/10/2025

Les 40es rugissants du Festival de Brest

Le Festival européen du film court de Brest est toujours l’une des plus importantes manifestations hexagonales dédiées au format dans le calendrier annuel. Il fêtera ses 40 ans – chiffre rond et imposant ! – du 11 au 16 novembre, avec des séances spéciales et des surprises. Les habituelles compétitions seront elles aussi à suivre de près, avec un Prix Brefcinema à la clé, en plus d’une programmation en ligne.

Le tout premier festival de Brest eut lieu en 1986 et Claude Zidi en était le président du jury. Une autre époque, et quatre décennie écoulées jusqu’à cette édition 2025 prodigue en célébrations – normal, tant l’occasion est belle !

On citera donc d’abord et avant tout la séance spéciale des Coups de cœur des 40 ans (le mercredi 12 à 18h30), où de hautes figures de l’histoire de la manifestation – Olivier Bourbeillon, Gilbert Le Traon, Mirabelle Fréville, Philippe Coquillaud et Fabienne Wipf, pour ne pas les nommer ! – ont choisi un film les ayant marqué(e)s. Fierrot le pou de Mathieu Kassovitz (photo ci-dessous), La plage de Patrick Bokanowski, Fridge de Peter Mullan, Une robe d’été de François Ozon et le plus récent Fille de Lili Cazals permettront ainsi de reparcourir dans le même élan quarante ans de programmation du festival et d’histoire du court européen – cet adjectif, d’ailleurs, n’est apparu dans l’intitulé qu’en 2001 !

L’ouverture se placera elle-même sous le signe des “40 ans sinon rien” (avec Shake-Up d’Anne Steffens, Tennis Elbow de Just Philippot, Vihta de François Bierry, etc.), et la traditionnelle soirée proposée par France Télévisions, fidèle compagnon de route de l’événement depuis toujours, comprendra ce qui est peut-être LE film emblématique de ces 40 années brestoises, à savoir Les princesses de la piste de Marie Hélia, primé en 2005 et signé d’une réalisatrice éminemment “locale”. Il venait de Roumanie de Jean-Baptiste Durand et Jupiter ! de Carlos Abascal Peiró (actuellement visible sur notre plateforme) le côtoieront notamment.

Une autre séance rétrospective, joliment intitulée “Girls Just Want to Have Fun” (même si le tube de Cyndi Lauper date de 1983, donc un peu avant la naissance du festival), est organisée en partenariat avec L’Agence du court métrage et Brefcinema. On pourra y découvrir les versions restaurées de trois films marquants des années 2000 : La chatte andalouse de Gérald Hustache-Mathieu, Roule ma poule de Caroline Vignal (interprété par Emmanuelle Devos) et Rosa de Blandine Lenoir. Ce sera le samedi 15 à 14h.

Il y aura aussi un jury de gala pour cette 40e édition, composé de Gustave Kervern, Louise Chevillotte, Stefan Crepon, Jean-Baptiste Durand et Beatriz Coutrot, directrice de casting. Une sélection sera directement liée à ces personnalités, avec Une femme à la mer de Céline Baril, Je veux danser de Lomane de Dietrich (photo ci-dessus), Vrai gars (le dernier court de Durand avant Chien de la casse) et Ya basta ! (un film de 2010 de Kervern, réalisé pour la Collection de Canal+).

C’est déjà beaucoup, mais évidemment loin d’être tout, puisque les compétitions se déploieront évidemment à leur tour, en trois programmes européens, trois français et un breton. On rappelle que ce sont à chaque fois des premiers films ou des œuvres d’écoles qui sont en lice, dont feront partie Les dernières neiges de Sarah Henochsberg, Le mariage forcé d’Aurore Engel, Sous les ruines de Nadhir Bouslama ou encore Wonderwall de Roisín Burns. Un Prix Brefcinema sera décerné dans le cadre de la section Bretagne. Deux des anciens lauréats de ce prix seront en outre diffusés sur la plateforme, ainsi que notre coup de cœur de l’édition précédente, à partir du 12 novembre.

Énormément de séances off seront à voir également, entre des thématiques “Chair de poule” et “Coups de soleil”, les fameux Ovnis, les “Courts solidaires”, le panorama animation ou la sélection “Le court d’après” qui suit des cinéastes passés par là les années précédentes (comme Sharon Hakim, avec son dernier film, Le diable et la bicyclette).

Sans compter tout le volet jeune public, toujours très copieux, une avant-première de La condition de Jérôme Bonnell (avec Louise Chevillotte, déjà évoquée comme jurée – photo ci-dessus) et une soirée de clôture en deux – alléchantes – parties : “Les ficelles du métier” et “Tout plaquer”. Pas de message particulier dans la seconde : il y aura bien un 41e festival en 2026 !

Christophe Chauville


Photo de bandeau : Utländsk d’Alba Lozano (Espagne, compétition européenne 2025).

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