Le court métrage français doublement en deuil
Nous avons appris en fin de semaine dernière, à quelques heures d’intervalle, la disparition de deux producteurs importants sur le territoire du court métrage français : Marc Boyer (Lardux Films) et François-Pierre Clavel (Kidam Productions).
Le milieu du court métrage hexagonal en a légitimement été bouleversé, sinon sidéré, perdant deux de ses figures familières dans le même temps, il y a quelques jours : Marc Boyer, cofondateur de Lardux Films, et François-Pierre Clavel, producteur au sein de la société bordelaise Kidam, se sont éteints et nous nous associons à la vague d’hommages et de réactions émues qui ont suivi les annonces de leur décès.
Né en 1965, Marc Boyer avait fréquenté l’Université Paris-8, où il avait rencontré son compère et conscrit Christian Pfohl, avec qui il avait créé Lardux Films après, ce que l’on sait moins, une association joliment baptisée 24 poètes seconde (c’était en 1986). Tous deux avaient co-réalisé, sous le sobriquet de Kram et Plof, Les aventures romantiques et extraordinaires de Mr Foudamour. La Lune promise en 1993 et Kram en solo Pit Parker contre l’araignée l’année suivante. On ne compte pas le nombre de films issus depuis du label, en animation essentiellement, mais pas uniquement, pour une success story sur le long terme ayant conduit au César du meilleur court métrage décerné en 2022 à Marine Laclotte pour Folie douce, folie dure.
Marc Boyer est parti brutalement et ses amis de Lardux ont rédigé un très beau texte d’hommage auquel nous renvoyons tout naturellement.
Autre perte, immense et cruelle à la fois, celle de François-Pierre Clavel, né en 1975, des suites d’une longue maladie. Formé à la Sorbonne, il était à l’origine d’une cinquantaine de films depuis 2007, au sein de Kidam Productions, société installée à Bordeaux, fondée par Alexandre Perrier et qu’il avait rejoint en 2010. Sur ces dernières années, on citera notamment Tchau tchau de Cristèle Alves Meira, Palma d’Alexe Poukine, 80 000 ans de Christelle Lheureux et, bien sûr, les films d’Emmanuel Marre : Le film de l’été, D’un château l’autre et Rien à foutre, co-signé du réalisateur et de Julie Lecoustre. On lui doit également Il pleut dans la maison, de Paloma Sermon-Daï, sélectionné à la Semaine de la critique cette année et qui sortira en salle en 2024.
L’un des derniers courts métrages qu’il aura produit porte un titre résonnant amèrement aujourd’hui : Qui a parlé de fin (Vincent Weber, 2021, photo ci-dessus). Ses collègues de Kidam ont évoqué sa personnalité et son travail sur leur page Facebook.
L’équipe de Brefcinema adresse toutes ses condoléances et sa sympathie aux familles et aux proches de Marc Boyer et de François-Pierre Clavel.
À lire aussi :
- Nos critiques des différents films cités : Les aventures romantiques et extraordinaires de Mr Foudamour. La Lune promise, Folie douce, folie dure, Tchau tchau, Palma, 80 000 ans, Le film de l’été et D’un château l’autre.