News 13/03/2021

César 2021 : l’heure de l’ours et des bêtes !

La remise des César 2021, à l’issue d’une année atypique, s’est déroulée en configuration adaptée, à l’Olympia, le 12 mars et a fait tout de même quelques heureuses et heureux.

Pas de départ fracassant ni de sentiment de honte cette année lors de la – très longue – cérémonie des César, mais un parterre clairsemé (150 happy few uniquement : nommés, remettants et personnalités honorées), des masques et des appels répétés à la réouverture des salles et au soutien à la filière éprouvée : les oreilles de madame la Ministre de la culture ont dû siffler une bonne partie de la soirée et, outre le happening jusqu’au-boutiste de la toujours punk Corinne Masiero, l’intervention de Stéphane Demoustier, récompensé pour l’adaptation du scénario de sa Fille au bracelet, a été sur le sujet impeccable…

Dans le détail du palmarès, les courts distingués auront donc été deux films se trouvant en ligne actuellement sur notre plate-forme : Qu’importe si les bêtes meurent de Sofia Alaoui (photo de bandeau) et L’heure de l’ours d’Agnès Patron (visuel ci-dessous), respectivement sacrés “meilleur film de court métrage” et meilleur court métrage d’animation. Un beau succès, aussi, pour leurs producteurs respectifs, Envie de Tempête et Sacrebleu. Bravo à elles et eux, au-delà d’une douteuse présentation de la catégorie, comme c’est trop souvent le cas, avec cette fois le prétendu “bon mot” de la taille qui compte ou pas…

Pour 2020, le premier long métrage récompensé – toujours qualifié de “premier film” – est Deux de Filippo Meneghetti, jeune cinéaste italien installé en France, dont nous proposons cette semaine le court métrage La bête, qui en est aussi un, de film, et qui a initié la collaboration du réalisateur avec son producteur Pierre-Emmanuel Fleurantin. Deux est toujours en course pour les prochains Oscars, en attente des nominations définitives, représentant la France en vue du trophée du meilleur film en langue étrangère.

Il a aussi devancé Mignonnes, de Maïmouna Doucouré (photo ci-dessous), qui a valu à sa très jeune interprète Fathia Youssouf le premier César de la soirée, celui du meilleur espoir féminin que l’on devait bien rebaptiser définitivement “César de la meilleure jeune actrice” pour en finir avec les soucis posés par un intitulé guère inclusif… Ce succès récompense aussi le travail de la réalisatrice initié avec les enfants devant la caméra sur Maman(s), visible sur Brefcinema à partir de cette semaine, et devrait faire se poser quelques questions sur le fonctionnement du comité de présélection des “espoirs”, qui n’avait pas inclus la jeune fille dans sa liste indicative initialement soumise aux votants !

Pour le reste, on relèvera le zéro pointé pour Été 85, François Ozon ratant pour la sixième fois le César de la meilleure réalisation, même s’il eut été étrange qu’il le reçoive pour ce film plutôt que pour Grâce à Dieu l’an dernier. Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, d’Emmanuel Mouret, est presque reparti “fanny” lui aussi, Émilie Dequenne étant la seule à avoir transformé l’une de ses 13 nominations dans la catégorie “meilleure actrice dans un second rôle”, ce qui est ultra mérité.

Enfin, la favorite Laure Calamy restera comme la meilleure actrice de l’année pour son rôle dans Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal. Il est toujours possible de la retrouver dans le focus que nous avons dédié en fin d’année dernière à cette comédienne découverte il y a une dizaine d’années dans Un monde sans femmes de Guillaume Brac, donc un moyen métrage !

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Laure Calamy par celles qui l’ont filmées.

- Notre compte-rendu des César 2020.