Le plein de super (anim’) à Annecy
Le plus important festival de cinéma d’animation de la planète revient entre le dimanche 9 et le samedi 15 juin, attirant les plus grands noms du secteur et continuant de célébrer toute la créativité et la diversité des différents styles et techniques d’animation.
Il n’est pas si aisé de présenter à cette période le Festival d’Annecy sans se répéter d’une année sur l’autre, tant sa réputation est écrasante et son programme plus que mirifique. On omettra forcément toujours de mentionner telle ou telle ligne du menu proposé au fil de ces journées hyper remplies, entre les séances participant des différentes compétitions, mais aussi toutes les autres, ainsi que les innombrables rencontres, master-class, débats, ateliers, expositions, dédicaces ou conférences de presse. Sans compter l’activité de la fourmilière du Marché du film d’animation, du côté de l’Impérial Palace.
Pour commencer par un bout, la compétition des longs métrages comportera 12 titres, dont la moitié de production ou de coproduction française. Citons donc ceux-là, par ordre alphabétique : Angelo dans la forêt mystérieuse, de Winshluss (franco-luxembourgeois), Flow de Gints Zilbalodis (dans lequel Lettonie et Belgique sont impliquées), Anzu, chat-fantôme de Yoko Kuno et Nobuhiro Yashamita (évidemment franco-japonais, présenté à la dernière Quinzaine des cinéastes), La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius (également projeté à Cannes), Sauvages de Claude Barras (qui associe des productions en France, Suisse et Belgique, visuel ci-dessus) et Slocum et moi de Jean-François Laguionie (qui a une coprod’ luxembourgeoise).
Mais à Annecy, on le sait bien, la place du court est prépondérante, et diverses compétitions lui sont dédiées, en termes de courts métrages professionnels comme étudiants. En officielle, une trentaine d’œuvres seront en lice, dont certaines très attendues. Kaminhu de Marie Vieillevie, Margarethe 89 de Lucas Aubrun, La voix des sirènes de Gianluigi Toccafondo (visuel ci-dessous), Papillon de Florence Miailhe, Plus douce est la nuit de Fabienne Wagenaar ou encore Mont noir de Jean-Baptiste Peltier et Erika Haglund (visuel ci-dessus) sont du lot. Une liste qui est évidemment tout sauf exhaustive…
Au-delà de Patrick Bokanowski, Glass House de Boris Labbé et Mémoire entropique de Nicolas Brault apparaissent dans la sélection Off-limites, tandis qu’on suivra en “Perspectives”, entre autres, Gigi de Cynthia Calvi, le franc-omauricien Pié dan lo de Kim Yip Tong ou encore des films venus du Ghana (Last Night) ou d’Égypte (Le mal du pays).
La compétition des films d’écoles, toujours extrêmement suivie elle aussi, proposera de découvrir quarante créations plus ou moins fraîchement achevées, dont 7 français : Le mal des ardents d’Alice Brygo (Le Fresnoy), Claw (signé de 9 étudiants de l’ESMA Montpellier), Echoes de Robinson Drossos (Ensad), Frite sans maillot de Matteo Salanave Piazza (La Poudrière), Hic svnt dracones de Justin Fayard (Ensad), Tabac froid d’Arthur Jamain (Atelier de Sèvres, visuel ci-dessous) et The Time Botanist (réalisé à l’Institut Sainte-Geneviève).
On n’évoque pas systématiquement ici les films conçus pour la télévision, mais comme la suite du génial La vie de château, toujours co-signée de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’limi, on ne le manque pas ! Ça s’appelle cette fois Le fantôme de Versailles, sur 24 minutes…
La semaine de festival comprendra aussi de nombreuses séances de compétition jeune public, de la VR pour les (nombreux) amateurs, des classiques (québécois pour certains d’entre eux) et des séances événementielles, parmi lesquelles celles de Moi, moche et méchant 4 ou de Silex and the City. Entre industrie et cinéma d’auteur, Annecy taille sa route, et deux grandes rétros sont à mentionner particulièrement.
Celle sur le cinéma d’’animation portugais vaudra d’y être assidu et Regina Pessoa en sera tout naturellement partie prenant, elle qui a signé le visuel de l’affiche de cette édition et qui viendra rencontrer le public. L’autre cycle sera dédié à la danse, motif souvent présent dans l’animation, les cinq programmes concoctés à ce titre l’illustrant, avec les gracieux Étreintes d’Alain Escalle (visuel ci-dessous), Au premier dimanche d’août de Florence Miailhe, Sonata de Nadia Micault et Le sens du toucher de Jean-Charles M’Botti Malolo ou encore le désopilant No, I Don’t Want to Dance d’Andrea Vinciguerra, parmi beaucoup d’autres.
Ah, et puis, un certain Wes Anderson viendra prodiguer sa master-class : il va falloir se battre pour attraper un strapontin, c’est sûr ! Clôture et palmarès prendront place le 15 au soir, on y reviendra.
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