Le grand rendez-vous du cinéma méditerranéen à Montpellier
C’est du 17 au 25 octobre que se déroulera cette année le Festival cinéma méditerranéen Montpellier, 47e du nom, alors qu’un accord de paix se profile peut-être au Proche-Orient. Un peu d’oxygène espéré, donc, pour un millésime où seront mis à l’honneur, à côté des compétitions, Raymond Depardon, Fernando León de Aranoa et Dino Risi. Le centenaire de la naissance de Youssef Chahine sera également célébré.
Le Festival Cinemed s’ouvre et se ferme traditionnellement en grandes pompes et son édition 2025 ne faillira pas à cette règle, avec pour commencer L’étranger version François Ozon et pour conclure le Romería de Carla Simon (qui ne sortira en France qu’en avril 2026), les deux fois dans la grande salle de l’Opéra Berlioz du Corum de Montpellier.
Comme Youssef Chahine était né en janvier 2026, on marquera – légitimement – le coup à travers trois grands de ses grands films : Adieu Bonaparte, Le destin et Gare centrale, qui l’avait révélé aux yeux du monde à la fin des années 1950.
Les avant-premières seront légion (citons, du côté des premiers longs métrages, L’âme idéale d’Alice Vial, Louise de Nicolas Keitel et Qui brille au combat de Joséphine Japy), tandis que la compétition regroupant neuf titres récents inclura Little Trouble Girls d’Urska Djukić (photo ci-dessus), la coréalisatrice (avec Émilie Pigeard) du court d’animation césarisé en 2023 La vie sexuelle de mamie.
En compétition courts métrages, le niveau sera sans doute aussi relevé qu’à l’habitude, avec des œuvres venues de tous les coins de l’ère méditerranéenne, comme la Bulgarie (Eraserhead dans un filet à provisions de Lili Koss), la Croatie (Agneau de Martina Marasović), l’Egypte (Dawn Every Day d’Amir Youssef) ou le Portugal (Tapete voador de Justin Amorim, photo ci-dessus).
Côté français, on retrouvera notamment L’mina de Randa Maroufi (vu à la Semaine de la critique cette année), Nul homme n’est une île de Khalil Cherti, Pirateland de Stavros Petropoulos (qui est un film également grec et norvégien…), et La vie avec un idiot de Theodore Ushev.
Une dizaine de titres s’y ajouteront, projetés en panorama – comme Big Boys Don’t Cry d’Arnaud Delmarle, Casi septiembre de Lucía G. Romero (Espagne, photo de bandeau) ou Mme Faiza & Dr. Love de l’actrice-réalisatrice tunisienne Anissa Daoud.
Des courts jalonneront aussi les séances spéciales : une carte blanche offerte aux programmes courts d’Arte (Généalogie de la violence de Mohammed Bourouissa, J’ai avalé une chenille de Basile Kahtir, Plancton d’Irene Moray – photo ci-dessus, etc.), un programme d’ouverture du Mois du film documentaire, avec des docus animés (C’était pas du Bourgogne de Mathias de Panafieu, Gigi de Cynthia Calvi, Papillon de Florence Miailhe, etc.) et des moyens métrages “coups de cœur”, à savoir Ceasefire de Jakob Krese et Still Playing de Mohamed Mesbah.
On se doit aussi d’attirer une attention particulière vers le focus sur le jeune cinéma syrien, en reconstruction, comme on s’en doute, ce dont témoignera une ample sélection de documentaires et courts métrages principalement. Parmi ceux-ci, Deux morceaux de mémoire de Diala Al Hindaoui (2022), Overnight de Madonna Abid (photo ci-dessus) ou encore Wardé de Qutaiba Barhamji. Nombre de ces vaillant(e)s jeunes cinéastes feront le déplacement jusqu’à Montpellier pour présenter leurs films et rencontrer le plublic…
Tout le volet des rétros est, comme toujours à Cinemed, copieux et particulièrement attractif, qu’on nous permette de nous contenter de citer l’intégrale des films de Fernando León de Aranoa (dont le méconnu Les lundis au soleil, un film de 2001 avec Javier Bardem, et un court métrage : Buenas noche Ouma), les “énormes” hommages rendu à Dino Risi (24 titres, et tout vaut le coup !) et à Raymond Depardon (idem, avec un coup de projecteur sur Urgences, qui fait partie des opus rarement visibles du cinéaste). Sans oublier L’éventreur de New York de Lucio Fulci à l’intérieur de la “Nuit de l’horreur”, pour se mettre en condition au mieux en amont d’Halloween…
À voir aussi :
- Un autre court métrage de Diala Al Hindaoui, Fatmé, disponible sur Brefcinema jusqu’au 5 novembre 2025.
À lire aussi :
- Sur L’mina, de Randa Maroufi, présenté à la Semaine de la critique 2025.