“Déjà demain” en prélude à Côté court
La dernière soirée “Déjà demain” de la saison 2024-2025 s’axera, le lundi 2 juin à 20h, autour du Festival Côté court, dont l’ouverture de la 34e édition sera alors imminente. Quatre films issus de la sélection 2025 de l’événement seront projetés, en présence de plusieurs cinéastes.
C’est la tradition de la “der” de Déjà demain, le premier lundi de juin, que de convier au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, le Festival Côté court pour une programmation constituant un avant-goût de ce qui pourra être vu au Ciné 104 de Pantin dans la foulée. Un film de la compétition fiction sera alors présenté, en conclusion de la projection : Mon Noël anticapitaliste, de Valentine Guégan et Hugo Lemaire (photo de bandeau). Pas exactement une œuvre de saison, donc, mais signée d’un duo d’habitué(e)s de l’événement, y ayant déjà présenté Paysage aux torchons en 2023 (avec un Prix spécial du jury à la clé) et La distraction en 2024.
Cette fois, il s’agit d’une comédie parisienne et politique, faisant se croiser plusieurs personnages durant les semaines précédant les agapes de fin d’année, dont un garçon et une fille décidés à lutter contre l’ultra-consumérisme de la période, s’enfermant parfois dans des paradoxes insolubles. On retrouve notamment au casting l’actrice fétiche du tandem Guégan/Lemaire, Lucie Épicureo.
On verra aussi lors de la séance le dernier Grand prix national du Festival de Clermont-Ferrand, Généalogie de la violence de Mohamed Bourouissa (photo ci-dessus), artiste visuel et plasticien qui met en scène dans un dispositif très singulier un contrôle policier, où un jeune homme d’origine nord-africaine est humilié devant la fille qui lui plaît, alors qu’ils sont tranquillement installés dans sa voiture, et le film en dit beaucoup sur le motif des abus potentiels des forces de l’ordre, avec sobriété et même abstraction par le biais de modélisation 3D de la situation.
Également sélectionné à Côté court dans la section “Grand angle”, Vache à lait (photo ci-dessus) entraîne derrière les murs d’une maison d’arrêt, univers finalement très peu connu au quotidien, comme les liens qui peuvent s’établir, entre rapports de domination ou négociations autour de possibilités de “cantiner”. Bien épaulés par leur groupe d’interprètes, Maël Marmey et Samir Titi, les deux jeunes réalisateurs, convoquent à la fois l’humour et le réalisme pour livrer, sur 10 minutes seulement, cet instantané d’un quotidien carcéral où se construisent vite les réputations, aussi erronées soient-elles parfois.
Enfin, on pourra découvrir la première réalisation de Lomane de Dietrich, comédienne vue par exemple dans le court métrage de Mael Le Mée La machine d’Alex, disponible sur Brefcinema. Avec Je veux danser (photo ci-dessus), produit par le Grec et qui sera montré lui aussi dans le cadre de la sélection “Grand angle” à Pantin, elle orchestre les retrouvailles de deux amis d’enfance, dans un coin de campagne française, tandis que l’un est parti vivre à Paris. Ils parlent de filles et de séduction, tandis qu’une énigmatique “fille du cerisier” obsède celui qui est resté sur place. Beaucoup de fantaisie, une atmosphère bucolique et printanière, en plus d’une paire de comédiens en pleine ascension – Stefan Crepon et Benjamin Voisin – font de ce coup d’essai une découverte insolite et véritablement enthousiasmante.
Lomane de Dietrich, comme Valentine Guégan et Hugo Lemaire, seront là pour rencontrer les spectateurs et spectatrices à l’issue de la projection, ce qui n’empêchera personne de migrer juste de l’autre côté du périph’ deux jours plus tard.
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