Nos soirées 30/09/2024

“Déjà demain” en bifurcation(s)…

Pour sa deuxième date de la saison 2024-2025, le lundi 7 octobre à 20h, “Déjà demain” convie à un programme où se succèdent des personnages quelque peu égarés, en quête, et qui pourraient prendre potentiellement des chemins de traverse.

Que chacun(e) réserve sa soirée du lundi 7 octobre à 20h, au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, pour un nouveau rendez-vous parisien autour de l’actualité du court métrage contemporain, proposé par L’Agence du court métrage et Brefcinema.

La séance s’ouvrira avec l’un des plus beaux films de l’année, Robespierre de Pierre Menahem (photo de bandeau), dont le court précédent, Le feu au lac, est toujours disponible sur Brefcinema. Dans Robespierre, un jeune homme revient à Paris après une longue absence, retrouvant son père et leur appartement, dans le quartier de Belleville, ainsi que des amis, des connaissances ou des inconnu(e)s, à une terrasse de café ou au parc des Buttes-Chaumont.

Max déambule dans ce périmètre du nord-est parisien, mais comme en décalage, portant de lourdes angoisses personnelles, cherchant le truc qui le remettra dans le sens de la marche. Benjamin Siksou, qui en tient le rôle, se montre aussi convainquant qu’émouvant, rappelant sa composition d’il y a quelques années dans Les vies de Lenny Wilson, d’Aurélien Vernhes-Lermusiaux. Les scènes qui le mettent face à face avec son père, écrivain de gauche post-soixante-huitard quelque peu autocentré, sont à la fois drôles et profondes, parlant aussi de l’époque et de la distance creusée entre les générations, sans qu’on l’ait cherché, ni voulu.

Une histoire de famille mouvementée est aussi au cœur de Scale, de Joseph Pierce (visuel ci-dessus), film d’animation franco-britannique qu’on a déjà pu apprécier sur notre plateforme. Son héros destroy, Will, est sur la pente descendante de ses addictions sévères aux psychotropes, lui faisant perdre le sens des réalités et le conduisant à coup sûr dans le mur… Un nouvel opus de l’œuvre décapante de Pierce sur les mœurs contemporaines, après Stand-Up (2008) et Family Portrait (2010), notamment.

Après la perte, la disparition… C’est le motif narratif constituant le postulat du scénario d’Esther Jouzeau Où est passée Cécile ? (photo ci-dessus), produit par le Grec. Direction l’Autriche et Vienne, cette fois, où une élève s’évanouit dans la nature au cours d’un voyage scolaire, lançant sur ses traces une jeune enseignante, jouée par Agathe Bonitzer, qui semble bientôt plutôt chercher quelque chose d’intime, en elle, de manière impromptue. Le roman d’apprentissage change ainsi de sujet sans qu’on l’ait prévu…

Que dire de l’errance du protagoniste de The Wandering Ghost, film-ovni de Félix de Givry présenté l’an dernier au Festival Court métrange de Rennes, qui conclura la projection. Un spectre y arpente le monde à la recherche de son lieu de naissance, pour boucler une boucle, et connaître enfin la paix éternelle. Du noir et blanc évoquant le cinéma classique et des effets spéciaux gothiques réussis, pour une fable sur la mémoire et les origines, aussi singulière que pénétrante. 

Une discussion suivra, réunissant Pierre Menahem, Esther Jouzeau et Hélène Mitjavile, la productrice de Scale. Elle sera animée par Amélie Depardon, programmatrice à L’Agence du court métrage.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Sur la séance de septembre 2024 de “Déjà demain”

- Le programme du Festival Court métrange 2024.