“Déjà demain” reprend le 09/09
Nouvelle saison pour “Déjà demain”, le rendez-vous mensuel proposé autour de la production courte contemporaine par L’Agence du court métrage au MK2 Odéon, côté Saint-Michel. Ne manquez surtout pas cette séance de rentrée, le lundi 9 septembre à 20h.
Pour embrayer sur une nouvelle saison de ces séances mensuelles “Déjà demain” prenant place chaque premier lundi du mois, on commencera justement et au contraire par le deuxième lundi de septembre, pour cause de rentrée scolaire le 2. Nous vous incitons donc à venir ou revenir au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, le 9 à 20h (voir aussi l’event Facebook de la soirée), pour une belle programmation d’œuvres récentes ayant pour point commun de replonger dans les années 1990, cette fantastique décennie encore si proche et pourtant déjà si lointaine.
Avec 1996 ou les malheurs de Solveig (photo ci-dessus), Lucie Borleteau revient, après Chanson douce (2019) et À mon seul désir (2022) au format du court métrage – et même du moyen, sur 31 minutes – en même temps qu’elle se retourne vers ses 16 ans… Dans ce film présenté en séance spéciale à la dernière Semaine de la critique, son héroïne attend, un peu tardivement, son premier baiser… “Je crois que je vais devenir pute ou bonne sœur”, lâche-t-elle d’entrée à sa copine Amélie… Ensuite, il y a du Nirvana, du Rammstein et du Björk, des Doc’s aux pieds, des pulls moches et des vestes en jean customisées, des tarots tirés, des cachous Lajaunie, les vœux du 31 décembre de Chirac à la télé et des grèves et manifs…
Mené à bien dans le cadre d’un projet scolaire dans un lycée d’Ivry-sur-Seine, avec une classe de première option cinéma, cette fiction générationnelle est aussi drôle que tendre, avec une belle trouvaille finale de mise en scène, très touchante et où chacun(e) se projette aisément.
Un hasard fait que la même année a été mise à l’honneur par Mathilde Bédouet, qui avait alors pour sa part, étant née en 1989, sept ans. Été 96 (visuel ci-dessous), qui a reçu le dernier César du meilleur court métrage d’animation, entraîne dans les pas d’une famille effectuant son rituel pique-nique du 15 août sur l’île de Callot en Bretagne. La marée monte et le jeune Paul, qui se trouve à la charnière entre le monde de l’enfance et celui des adultes, a comme un déclic… Un film fort et délicat à la fois, s’appuyant sur un rendu graphique superbe, sur le mode des crayons de couleur.
Concluant le programme, Cœurs perdus, de Frédéric Lavigne (photo de bandeau), se déroule quant à lui en 1992, en pleine triste période des ravages du Sida, et mène Julien, un étudiant et thésard, sur les traces de Christophe, un jeune homme travaillant comme coiffeur en banlieue, avec qui il a commencé une relation amoureuse et dont il vient d’apprendre la sidérante disparition. Il se remémore les bons moments passés avec le jeune homme et la découverte du sexe entre garçons, comme il le dit au téléphone (à cadran) en laissant un message après avoir trouvé une petite annonce dans Libé – il y aurait encore quelques années à venir avant le développement de la grande toile d’internet…
Une belle mise en scène et l’ombre de My Own Private Idaho (sorti en effet au début de cette année-là) marquent ce premier film, signé d’un ancien programmateur du Festival Premiers plans d’Angers, œuvrant présentement à Série-Mania. Une nette réussite pour ce coup d’essai, avec un duo d’acteurs convaincants.
Frédéric Lavigne, tout comme Lucie Borleteau, sera présent à la séance pour converser avec le public. Soyez bien au rendez-vous !
À lire aussi :
- Été 96 primé aux César 2024.
- Sur d’autres courts métrages de Lucie Borleteau : Les vœux (Histoire de Colbrune et Bjorn) et La grève des ventres.