Les bons (Premiers) plans d’Angers 2024
Grand rendez-vous pour les cinéphiles au début d’année, le Festival Premiers plans d’Angers connaîtra sa 36e édition entre le 20 et le 28 janvier, avec notamment des rétrospectives dédiées à Ken Loach et à Isabelle Huppert. Et beaucoup de courts, aussi…
On se presse et on ne touche littéralement pas terre sur l’affiche de Premiers plans (à travers des personnages du Sorry, We Missed You de Ken Loach, invité d’honneur de cette édition), et ce sera le cas à coup sûr au fil des journées bien remplies de ce 36e Festival, dont le programme est, une fois, de plus hyper riche et très prometteur.
Un mot pour commencer sur la compétition de longs métrages, où Karim Bensalah présentera son tout premier, Six pieds sous terre, tout comme d’autres ancien(ne)s du format, comme la Bosnienne Una Gunjak (Excursion), la Wallonne Delphine Girard (Quitter la nuit) ou la Norvégienne Johanna Pykkö (Mon parfait inconnu).
L’image permanente de Laura Ferrés sera présenté pour sa part en compétition Diagonale, où toutes les durées se retrouvent mélangées. On y retrouvera un moyen métrage documentaire réalisé à la Fémis par Titouan Ropert, Le chant des bêtes, et le film d’animation à succès de Stephen Vuillemin A Kind of Testament.
En compétition courts métrages, Petit Spartacus de Sara Ganem, La chaleur de Maïa Kerkour, Margarethe 89 de Lucas Malbrun et Avec l’humanité qui convient de Kacper Checinski répondront à l’appel, tandis que l’on pourra voir aussi, hors compétition, Mamina de Massimo Riggi (photo ci-dessus), La fugue de Vincent Vaury ou encore Cœurs perdus, première réalisation de Frédéric Lavigne, qui fut le programmateur du festival au début des années 2000. Signalons au passage la composition du jury dédié au format : Lola Quivoron, Anamaria Vartolomei et Sandor Funtek, soit la crème de la jeune génération.
Beaucoup de films d’écoles au programme également (dont l’incontournable La voix des autres de Fatima Kaci), ainsi que les traditionnels “Plans animés”, où figureront Maurice’s Bar, de Tom Prezman et Tzor Edery, et Such Miracles Do Happen de la Polonaise Barbara Rupik.
Des courts, il y en aura encore au sein de la sélection régionale (Carcasses de Mehdi Ouahab – photo ci-dessus, Malaisant de Louise Condemi, Europe by Bidon de Samuel Albaric et Thomas Trichet…) et d’une spéciale Ateliers d’Angers (dédiée à des réalisatrices passées en résidence, telles Margaux Elouagari avec Princesses, Mathilde Chavanne avec Pleure pas Gabriel ou Mathilde Profit avec Perdre Léna).
Angers ne serait pas Angers sans ses lectures de scénarios, et on suivra donc dans ce cadre avant tout celles de premiers long métrages nous intéressant de près : Des preuves d’amour d’Alice Douard, L’or rouge de Mathieu Volpe et Authentiks de Marie et Hélène Rosselet-Ruiz. Il y aura aussi des lectures de projets de courts, mobilisant plusieurs des derniers Talents Adami Cinéma, parmi lesquels Suzanne Jouannet, remarquée récemment dans La voie royale de Frédéric Mermoud.
Impossible de ne pas évoquer les différentes et emblématiques rétros, donc les 15 films de Ken Loach projetés en plus de la master-class qu’il donnera (et si l’on devait en choisir un seul, que ce soit Raining Stones…), et les 9 de celle dédiée à Isabelle Huppert, avec Home d’Ursula Meier et, en avant-première, Sidonie au Japon d’Élise Girard (photo ci-dessus). Des raretés seront à saisir au sein de l’intégrale Carla Simón, cinéaste catalane très estimée pour ses longs métrages Été 93 et Nos soleils, mais qui est en outre l’autrice de plusieurs courts, dont le récent Carta a mi madre para mi hijo (photo de bandeau).
Un grand volet de programmation Sport et cinéma sera inclus, forcément, en ce début d’année olympique. S’y croiseront courts et longs, fiction et docu, tennis et rugby, Chaplin et Keaton, Scorsese et Panahi, Keira Knightley et Noée Abita, Clapotis et Soigne ton gauche, etc.
Et du copieux menu de rencontres, ateliers et séances spéciales, on retiendra la projection fêtant les 50 ans de La planète sauvage de René Laloux et une rencontre autour de la production d’un premier long autour du cas d’un succès de l’année passée, Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, en sa présence et celle de sa productrice Anaïs Bertrand, d’Insolence Productions, qui seront sans doute bien placés dans la course au César de la catégorie.
À lire aussi :
- Le palmarès de Premiers plans 2023.
- Sur Chien de la casse et le passage du court au long de Jean-Baptiste Durand.