C’est toujours en Corrèze que palpite le cœur du moyen métrage !
Le 22e Festival du cinéma de Brive mettra de nouveau en lumière le format particulier du moyen métrage, du 7 au 12 avril. Avec en premier lieu sa compétition, traditionnellement très riche en découvertes, mais aussi de superbes – et originales – autres propositions.
Organisé par la SRF, le Festival du cinéma de Brive attire en moyenne 7 500 spectateurs chaque année et demeure unique en son genre, exposant les œuvres dont la durée est comprise entre 30 et 60 minutes. Pour cette année, 22 films seront projetés en compétition internationale et huit prix seront décernés dans ce cadre.
On retrouvera ainsi, entre autres, les noms de Daphné Hérétakis (avec Ce qu’on demande à une statue c’est qu’elle ne bouge pas – photo de bandeau), Konstantina Kotzamani (avec le formidable What Mary Didn’t Know, photo ci-dessus), Maha Haj (le bouleversant Upshot – photo ci-dessous), Marie Losier (Barking in the Dark) ou encore Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Comment ça va ?), tandis que le nouveau film de Maureen Fazendeiro, Les habitants, enchaînera un deuxième festival important de rang, après Cinéma du réel.
Si la France est toujours en pole-position en ce qui touche à la production de films de moyen métrage, le Portugal, la Géorgie et des nations asiatiques comme Taïwan et le Japon seront également représentés. À noter aussi l’apparition d’une coproduction éthiopienne, Alazar de Beza Hailu Lemma. Le jury – qui réunira Sébastien Betbeder, Agathe Bonitzer, Patricia Mazuy (présidente) et Jonathan Millet – aura sans doute fort à faire !
Beaucoup de belles choses aussi en hors compétition, avec la séance concoctée en partenariat avec L’Agence du court métrage, réunissant deux films de Chantal Akerman, Hôtel des Acacias (photo ci-dessus) et Le déménagement, avec Sami Frey, le dernier des géants encore de ce monde. Le programme proposé par la Région Nouvelle-Aquitaine associera pour sa part Des jeunes filles enterrent leur vie de Maïté Sonnet et Grande Stellaire d’Alex Pou. Une séance spéciale permettra en outre de voir le prochain film de Virgil Vernier, Imperial Princess, qui sortira en salles l’automne prochain.
Le volet patrimonial est tout spécialement fourni, avec un hommage à la série B – avec des films de Budd Boetticher et Joseph H. Lewis tournant autour de l’heure de projection – des raretés du répertoire du fantastique français (dont Le récit de Rebecca de Paul Vecchiali et Les gens de l’été de Claude Chabrol), ainsi qu’un focus sur la comédie où se côtoieront Les sièges de l’Alcazar de Luc Moullet, Simon du désert de Luis Buñuel et Tiens ton foulard, Tatiana d’Aki Kaurismäki, qui était bien un moyen métrage, du haut de ses 62 minutes…
C’est vraiment le gratin du cinéma mondial qui se presse sur les écrans de Brive, puisqu’on y verra aussi la mini-série de Jane Campion constituant à l’origine ce qui allait devenir Un ange à ma table, un film méconnu de Mario Monicelli en ouverture (Renzo et Luciana), un Lubitsch de 1920 en ciné-concert (Roméo & Juliette dans la neige) et, dans le cadre de Ciné-Famille, le dernier film – de 61 minutes – bricolé par Michel Gondry : Maya, donne-moi un titre (visuel ci-dessus). Il y en aura donc pour tout le monde, et c’est bien toute la qualité de cette manifestation absolument indispensable.
À voir aussi :
- Un autre moyen métrage de Konstantina Kotzamani, primé à Brive par le passé : Electric Swan, disponible sur Brefcinema.
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