En salles 15/10/2025

La vie de château, mon enfance à Versailles : du court à la série au long !

Après La vie de château, court métrage de 26 minutes primé au Festival d’Annecy en 2019, une série de six épisodes en avait été tirée par son duo d’auteurs, Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi, l’année dernière. Un long métrage sortant en salles ce mercredi 15 octobre vient clore le cycle des aventures de la petite Violette et de son oncle Régis dans les couloirs et les jardins du château de Louis XIV.

Très remarqué en 2019 en festivals, La vie de château avait dû attendre septembre 2021 pour sortir au cinéma, après la période troublée de la crise sanitaire, et nous avions alors naturellement relayé cette distribution (article à lire ici). C’était alors au sein d’un programme, et une série diffusée sur France 2 a perpétué depuis, en six fois 24 minutes, l’univers tendre et coloré imaginé par Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi, avant d’aboutir aujourd’hui cette forme de long métrage parvenant en salles cette semaine, en pleine Fête du cinéma d’animation : La vie de château. Mon enfance à Versailles (de nouveau produit par Films Grand huit et distribué par Jour2Fête).

La durée du récit, autour d’une heure vingt, a nécessité d’étoffer la narration en s’appuyant sur la série et, après la cohabitation forcée de la petite Violette avec son tonton bourru (et barbu !) Régis, suite à la tragique disparition de ses parents lors des attentats du 13 novembre 2015, on suit cette fois la fillette, petite rouquine à binocles âgée de huit ans, dans d’autres aventures.

Au château de Versailles d’abord, où elle vit, puisque Régis y travaille comme jardinier et agent d’entretien. Là, elle découvre la riche mémoire des lieux – voyant même le Roi Soleil lui apparaître et converser très volontiers avec elle – alors qu’une intrigue sentimentale se noue petit à petit entre son oncle, célibataire endurci, et l’une de ses gentilles collègues femme de ménage, d’origine africaine et mère de deux garçons. La gamine orchestre dans le même temps la réconciliation de ce tuteur parfois caractériel avec ses parents – son papi et sa mamie, donc, en ce qui la concerne – après une longue période de brouille. Après quoi elle pourra se consacrer au spectacle de danse organisé dans sa nouvelle école, pour lequel elle aura décroché le rôle convoité de Marie-Antoinette, au nez de rivales vertes de jalousie.

On devinera que le désir de traiter des problématiques parfois peu évidentes, débordant du strict territoire du jeune public (même si le film est conseillé à partir de 6 ans), est une préoccupation constante pour le tandem d’auteurs et le charme agit toujours, même si la partie la plus dense et la plus convaincante du long métrage reste celle qui correspond au court initial. Mais le reste promet de jolies séquences supplémentaires, comme ce retour final au domicile de la rue Yves-Toudic, où Violette vivait avec ses parents avant la tragédie ayant frappé la famille.

On mentionnera aussi la qualité constante de l’interprétation, d’autres voix savoureuses venant illuminer le projet, en l’occurrence celles de Jacques Weber et Ariane Ascaride (les grands-parents de Violette), d’Antoine Reinartz (son bienveillant instit) et de Thierry Lhermitte, en Louis XIV himself ! Un très bon choix pour les vacances scolaires qui approchent, c’est certain…

Christophe Chauville

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