En salles 07/09/2021

La vie de château, pour les kids… mais pas seulement !

Salué dans de nombreux festivals, le 26 minutes coréalisé en 2019 par Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi débarque en ce 8 septembre dans les salles, grâce à Gebeka Films. De quoi rallier de nouveaux spectateurs, de tous les âges, à la finesse et l’intelligence de ce superbe récit d’initiation.

En toute objectivité, il aurait pu prétendre au dernier César du court métrage d’animation, ou du moins à figurer parmi les derniers nommés, mais c’est ça n’a pas été le cas et La vie de château prend aujourd’hui une belle revanche en trouvant un chemin de sortie en salles (à partir du 8 septembre), après une carrière bien remplie en festivals (Annecy, Angers, Rennes, Grenoble, Stuttgart, etc.).

À l’origine, il s’agit d’un unitaire réalisé pour le compte de France Télévisions, diffusé sur les canaux du groupe pour le plus grand bonheur des jeunes spectateurs l’ayant alors découvert. Produit par Films Grand Huit, La vie de château est surtout une véritable œuvre d’auteurs, au pluriel puisqu’associant Clémence Madeleine-Perdrillat, désormais bien identifiée comme scénariste et comme réalisatrice sur le volet de la production de fiction en prises de vue réelles (voir son portrait dans Bref n°124, 2019) et Nathaniel H’Limi.

Leur film ne prend pas les petits pour des bébés, comme c’est parfois le cas, et leur parle délibérément de la mort, du deuil, de la reconstruction, sans en rajouter, donc loin de tout pathos, en faisant confiance à leur jugeote. Il est même question des attentats de novembre 2015, la jeune héroïne du film, Violette, se retrouvant orpheline à 8 ans suite à la tragédie et devant emménager chez son oncle Régis, qui travaille sur le domaine du château de Versailles, terrain de jeux insolite s’il en est ! Il faudra à la gamine perturbée et au “vieux garçon” bougon bien du temps pour s’apprivoiser mutuellement, et l’aventure se révélera vite pétaradante d’humour et de sentiments forts, dans les couleurs vives d’une animation immédiatement attractive.

Parmi les multiples plaisirs que procurent ces 26 minutes, celui de retrouver la voix sans pareille de Frédéric Pierrot, qui interprète l’oncle Régis, n’est pas le moindre (et l’excellente Anne Alvaro est aussi de la partie). Notons enfin que le site de Gebeka Films, qui assure la distribution de cette petite perle, permet de prolonger la séance avec dossier pédagogique et coloriages, tandis que deux autres courts métrages animés, Parapluies de José Prats et et Álvaro Robles et Pompier de Yulia Aronova, complètent les réjouissances (pour 48 minutes au total).

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Une rencontre avec Films Grand Huit, société lauréate du prix Procirep 2021.

- Bal de nuit, court métrage de fiction de Clémence Madeleine-Perdrillat.