En salles 03/07/2023

Des vampires de sortie –Marinaleda

Hippocampe Productions invite à voir cette semaine au cinéma Marinaleda, moyen métrage réalisé par Louis Séguin. Le film, sélectionné cette année à Brive et à Pantin, a pour complément de programme le drolatique Saintonge giratoire de Quentin Papapietro.

Découvert à Brive au printemps et récompensé par le “jury du public” au Festival Côté court de Pantin tout récemment, Marinaleda (photos de bandeau et ci-dessous) fait l’objet d’une distribution en salle sur un mercredi de sortie, en cette première semaine de juillet, ce qui n’est désormais pas très fréquent pour les formats de moyen métrage. Et c’est Hippocampe Productions qui en est directement à l’origine.

Faisant suite à plusieurs courts métrages remarqués de la part de Louis Séguin, qui fut également critique aux Cahiers du cinéma, ce film joue avec plusieurs registres, du road movie faisant errer son duo de personnages au fantastique, via le genre codé du film de vampire, en passant par le buddy movie, le film de vacances ou même la romance. C’est d’ailleurs son atout, sans doute, de ne pas foncer dans une direction en particulier et trouver ainsi son équilibre.

Les deux voyageurs assoiffés d’hémoglobine tombent sur une automobiliste déçue par un date Tinder qu’elle vient de quitter et l’accompagnent chez elle pour une nuit inattendue… Dans le rôle de cette jeune femme, prénommée Lise, la comédienne Pauline Belle est une découverte enthousiasmante, d’ailleurs récompensée à Pantin pour son interprétation en compagnie de ses compères Luc Chessel et François Rivière. On devrait la revoir souvent.

Comme Marinaleda – dont le titre désigne une localité andalouse que les autostoppeurs entendent gagner – ne fait “que” 51 minutes, un complément de programme plutôt jubilatoire lui est associé. Saintonge giratoire (14 minutes, photo ci-dessus), signé Quentin Papapietro, perpétue lui aussi un itinéraire filmique alignant des courts métrages remarqués, souvent pour leur drôlerie, comme 40 A service Patrick, en 2020.

Cette fois, le projet, documentaire, s’intéresse aux ronds-points semblables à ceux qui ont fleuri partout en France autour des fameuses “villes moyennes” et le regard posé est volontiers ironique, sinon saugrenu. On se remémore au passage certaines œuvres de Luc Moullet, qui assure justement la voix off du film, partagée (après négociation !) avec Eugène Green. Un rendez-vous d’iconoclastes, donc…

Christophe Chauville

À lire aussi :

- D’autres films de Louis Séguin déjà diffusés sur Brefcinema : Les ronds-points de l’hiver (coréalisé avec Laura Tuillier) Bus 96 et Saint-Jacques Gay-Lussac.

- Le palmarès de Côté court 2023.