L’animation en fête sur Arte aussi !
Court-circuit n°1088 se mettra à son tour aux couleurs de la Fête du cinéma d’animation 2022, ce samedi 22 octobre à 0h30, à travers un programme absolument royal.
Figurant parmi les finalistes du prix Émile-Reynaud 2022, Petit cogneur de Gilles Cuvelier ouvrira cette livrée encore plus majestueuse qu’à l’ordinaire de Court-circuit, accompagné de surcroît d’un "making of" en bonus. Poétique et volontiers mystérieux, ce film témoigne de la maturité sans faille d’un cinéaste se maintenant au sommet de l’animation hexagonale depuis plusieurs années et se retrouvera d’ailleurs dans les pages de Bref n°128, à paraître début 2023.
On verra aussi dans la foulée l’une des dernières productions d’Autour de minuit, El After del mundo de Florentina Gonzalez, qui illustre bien le tropisme du label dirigé par Nicolas Schmerkin pour les auteurs et autrices latinos (voir notamment le compagnonnage de route avec Alberto Vazquez) et surtout pour le fantastique, l’onirique et l’humour, toutes directions empruntées par cette décapante proposition messianique à la belle palette chromatique (visuel ci-dessus).
Également drolatique, Déjeuner sur l’herbe (visuel ci-dessus) – réalisé par un groupe d’élèves des Gobelins – joue avec cette défiance qui frappe malheureusement la science en cette époque inepte et bénéficie d’une impeccable voix-off à l’américaine, pour une incisive fable sarcastique d’une efficacité diabolique, en 7 minutes.
On admirera aussi – n’en jetez plus ! – Un cœur d’or (visuel de bandeau), étourdissante animation en volumes signée Simon Filliot et dont Morgan Simon a coécrit le scénario. Baroque et terrifiant, ce conte cerne à son tour la cruauté des temps, même s’il semble atemporel, où la pauvreté conduit l’héroïne à vendre ses organes pour élever un enfant. Multi-primé dans les festivals du monde entier depuis quelques mois, Un cœur d’or est éligible aux prochains Oscars, il mériterait à ce titre d’aller très loin.
I’m Here, animation (en stop-motion également) déjà fameuse de la Polonaise Julia Orlik creusera le sillon de la fin de vie tragique, avec sa vieille paralytique hospitalisée, tandis que Le réveil des insectes, dernier film en date de Stéphanie Lansaque et François Leroy, aborde le motif des maladies neuro-dégénératives, à travers la perte de mémoire de M. Lam, citoyen de Hongkong, tandis que la ville est en proie à la contestation politique et sociale. Disponible en parallèle sur notre plateforme, cet opus nous a aussi permis de rencontrer son duo de réalisateurs dans les pages du dernier numéro paru de notre revue. Nous vous encourageons vivement à vous y reporter…
À lire aussi :
- La Fête du cinéma d’animation 2022.
- Deux autres courts métrages de Gilles Cuvelier, déjà programmés sur Brefcinema : Love patate et (Fool Time) Job.
