Nos soirées 25/10/2021

Des bons et des mauvais garçons à “Déjà demain”

Ce sera une fois de plus du top niveau pour la séance de novembre du rendez-vous mensuel donné par L’Agence du court métrage autour de la production contemporaine.

Ce sera le lundi 8 novembre à 20h au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, avec trois films pour cet automnal opus de Déjà demain qui s’annonce immanquable. D’abord grâce aux Mauvais garçons d’Élie Girard (photo de bandeau), ce moyen métrage passé par beaucoup de festivals depuis Clermont-Ferrand au début de cette année 2021, où il avait obtenu le Prix de la presse Télérama.

De vrais beaux moments de grâce illuminent cette chronique de l’amitié entre Cyprien et Guillaume, que le troisième sommet de leur triangle de potes, Victor, délaisse depuis que sa copine est enceinte et qu’il va déjà devenir papa… L’éternelle charnière du basculement vers l’âge adulte, et une petite musique distillée qu’on aime beaucoup dans ce premier film signé d’un chef-opérateur dirigeant à la perfection sa partition en même temps que ses excellents comédiens, dont le drolatique Raphaël Quenard, que l’on voit de plus en plus dans le court, mais aussi des longs métrages.

Avant ces mauvais garçons ne l’étant pas vraiment, on aura suivi des jeux dangereux, sinon interdits, au fil du très âpre Titan (photo ci-dessus), avec lequel le jeune réalisateur belge Valéry Carnoy confirme tout le bien que l’on pense de lui depuis Ma planète, son film d’école de l’Insas.

Le jeune protagoniste de Titan, Nathan, affronte, du haut de ses treize ans, des épreuves imposées par une bande à laquelle il aimerait pouvoir s’intégrer, le rituel dérivant vite vers une violence difficile à envisager, mais terriblement révélatrice de la – rude – réalité du monde contemporain, spécialement à l’ère des diktats des réseaux sociaux. Implacable et effrayant…

Toute autre atmosphère avec Homme sage, de Juliette Denis (photo ci-dessus), qui joue avec la possible signification plurielle de son titre, puisque le personnage que la réalisatrice présente est un jeune homme âgé de 24 ans et qui fait, dans les locaux d’une PMI, ses premiers pas dans le métier qu’il a choisi, celui de “sage-femme”, où il met immédiatement beaucoup de lui-même, avec une certaine maturité et beaucoup de bienveillance.

Le film inverse plaisamment le motif habituel du “boulot d’homme fait par une fille” et le frêle et discret garçon suscite vite l’empathie, notamment quand il est malmené par des bandes de filles… Produit par Yukunkun, Homme sage aligne les talents, puisqu’Elsa Amiel a participé à l’écriture, tandis que la photo est signée Jean-Marc Fabre et la musique The Penelopes, rien que ça !

Christophe Chauville

À voir aussi :

- Élie Girard, chef opérateur : Brazil de Mathilde Élu, actuellement disponible sur Brefcinema.

À lire aussi :

- Deux prix pour Les mauvais garçons à Côté court en 2021.

- Titan primé au Festival de Bruxelles au mois de septembre dernier.