Selin Öksüzoglu remporte le Grand prix à “Un festival, c’est trop court !”
C’est l’un des plus beaux films courts produits en France en 2024, Adieu tortue, qui l’a emporté, au sein de la compétition européenne, en conclusion du 24e Festival européen du film court de Nice.
L’édition 2024 du Festival de Nice était placée sous le signe de la Grèce, avec un volet de programmation copieux et de nombreux invités (voir notre article de présentation en amont de la manifestation), parmi lesquels Costa-Gavras, qui a prodigué une passionnante carte blanche – on y était ! – à la Cinémathèque de la ville sur le premier week-end des réjouissances.
Il est d’autant plus plaisant de constater que c’est une réalisatrice turque, Selin Öksüzoglu, qui s’est vue remettre le Grand prix de la compétition européenne, pour son film Adieu tortue (photo de bandeau), produit par Apaches Films, mais qui se déroule en Turquie et dont les dialogues sont en langue turque. Le cinéma comme lien humain, particulièrement dans ce film émouvant mettant en scène la rencontre entre une gamine tout juste orpheline et une jeune femme farouche de retour au pays après une longue absence… Le film figurera au sommaire de Bref n°130, à paraître en début d’année prochaine.
Dans cette catégorie, le film en stop-motion du Flamand Nicolas Keppens Beautiful Men (visuel ci-dessus) a reçu le Prix spécial du jury. Lui aussi a un lien avec Istanbul, puisque trois frères dégarnis y font route afin d’y bénéficier d’implants, mais tout ne se passera pas comme prévu. Un film à la fois caustique et tendre, remarqué à Annecy cette année.
Un autre grand compétiteur des festivals des mois écoulés, Na Marei / L’invisible de Léa-Jade Horlier, a reçu le Prix du public, qu’il a sans doute touché par sa plongée au cœur de Kaboul, au plus près d’une adolescente de quinze ans apprenant qu’elle va, bien malgré elle, devoir se marier… L’Iranienne Sadaf Asgari en tient le rôle principal, elle qu’on a déjà notamment vue dans les films de son frère Ali Asgari.
Du côté de l’interprétation, justement, Goran Bogdan a été dsitingué chez les hommes pour The Man Who Could not Remain Silent, du Croate Nebojša Slijepcevic, lauréat de la palme d’or du court métrage à Cannes en 2024. Chez les femmes, l’éclectique Julia Faure a gagné pour Crush de Sonia Buchman (photo ci-dessus), également récompensé pour son scénario.
Le palmarès comprend aussi le Prix étudiant remis à À marée haute de Camille Fleury. Ce jury spécifique a décerné une mention à Kasper Checinski pour Avec l’humanité qui convient, autre grand habitué des scènes de festivals de l’année écoulée.
Pour les autres compétitions niçoises, le Prix Animation est allé à Dodo de Yi Luo (visuel ci-dessus), celui du documentaire, baptisé “Meds in Docs”, à A Move d’Elahe Esmaili et celui de la section Expérience à Between Delicate and Violent de Şirin Bahar Demirel, qui est elle aussi une artiste originaire de Turquie.
Enfin, le Prix Région Sud, qui concerne les films régionaux – soit les “Courts d’ici” – Ici en silence tout hurle d’Akaki Pophadze, dont on attend ans les salles le premier long métrage, Brûle le sang, pour le début 2025. Produit par Piano Sano Films, Ici en silence tout hurle se déroule dans les montagnes de Géorgie, pays d’origine du cinéaste.
Rendez-vous est maintenant donné pour la 25e édition, en octobre 2025, pour l’équipe d’Héliotrope, toujours vaillante organisatrice de l’événement, contre vents et marées. Avec tout notre soutien !
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