La livrée 2025 des Talents Adami Cinéma
Plusieurs projections cannoises et une disponibilité en ligne sur la plateforme de France Télévisions attendent les quatre courts métrages de l’opération annuelle, qui connaît cette année sa 31e édition.
Une séance officielle en salle Varda le mardi 20 mai à 15h, une autre en invitation à la Semaine de la critique le jeudi 22 à 11h30 et des présentations en avant-programme des longs métrages de l’Acid à partir du mercredi 21 (rappelons qu’il s’agit des seuls courts projetés dans le cadre de cette section), plus un accès libre sur france.tv : les films estampillés Talents Adami Cinéma 2025 pourront, comme à l’habitude, être assez largement vus.
Comédienne bien identifiée, Eye Haïdara a signé Cerfa (photo de tournage ci-dessus – © Baptiste Langinier), qui se déroule dans le milieu de la restauration, en l’occurrence un restaurant où le fils du patron prend le relais de ce dernier pour un service du midi, alors qu’une partie du personnel – sans papiers – s’est mis en grève et qu’un duo d’employés, eux aussi en situation précaire, va tenter de sauver les meubles. Il y a de l’agitation, de la vie et un regard assez acéré sur les coulisses, et surtout les cuisines où des travailleurs et travailleuses en situation irrégulière tiennent la baraque, certains politiques devraient l’avoir en tête avant de dire n’importe quoi… Et la réalisatrice débutante s’en tire avec les honneurs, elle qui avait débuté pour l’un de ses premiers films en tant que comédienne, avec Godard (dans Film socialisme, en 2010), ce qu’on ne rappelle pas souvent.
Très identifié dans les arcanes du jeune cinéma français et du court métrage en particulier, Finnegan Oldfield a choisi d’aborder dans Tsunami (photo de bandeau – © Thierry Langro) un registre fantastique qui provoque un switch qu’il convient de ne pas déflorer, dans un environnement pourtant a priori naturaliste. En trentenaire survoltée décidée à fêter son 30e anniversaire au bord de la mer, Alexia Chardard expérimente un registre qu’on ne lui connaissait pas, elle qui n’est plus à proprement parler un espoir, ayant fait partie du casting du “canto uno” du Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche, il y a huit ans déjà…
Mariama Gueye, qui est elle aussi actrice, signe Les garants (photo ci-dessus – © Baptiste Langinier), chronique d’une journée particulière, celle de la célébration à venir du mariage d’Idrissa et Alma dans une cité de banlieue. Le garçon est d’origine sénégalaise, la jeune fille marocaine et la mère de cette dernière, qui désapprouve l’union, est absente. Des thématiques très inscrites dans l’époque, qui feront peut-être progresser les mentalités, on peut l’espérer.
Le premier court (dans l’ordre de projection) de la série, Trois ans (photo ci-dessus – © Baptiste Langinier), porte en filigrane la perspective d’une peine de prison pour l’un de ses trois protagonistes, filmant ses derniers moments de liberté sans sur-lignage dramatique. Dali Benssalah en est le réalisateur, après voir été apprécié devant la caméra dans de nombreux films ces dernières années (citons La ligne d’Ursula Meier, Tropique de la violence de Manuel Schapira et Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry. Et parmi ses interprètes, on retrouve Olga Milshtein, remarquée dans le beau court métrage de Mathilde Profit Perdre Léna.
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- Dali Benssalah, lauréat du prix d’interprétation au Festival de Cabourg 2023.
- Un court métrage avec Mariama Gueye : Entracte d’Anthony Lemaître.