Heureux aux César, mais pas aux Oscars !
Le week-end écoulé a vu Beurk ! et L’homme qui ne se taisait pas recevoir un César à l’Olympia, avant d’être devancés sur la scène des Oscars.
Les fiancées du Sud a pour sa part remporté le César du meilleur court métrage documentaire.
Lors de la 50e cérémonie des César qui s’est, comme chacun sait, déroulée vendredi soir, au dernier jour du mois de février, le César du meilleur court métrage a été décerné assez tôt dans la soirée et c’est L’homme qui ne se taisait pas qui a gagné, après avoir empoché la Palme d’or du court métrage à Cannes en mai dernier et le Prix du meilleur court métrage européen aux EFA en fin d’année – entre nombreuses autres récompenses.
Son réalisateur, le Croate Nebojša Slijepčević, est monté sur la scène de l’Olympia accompagné de sa productrice Noëlle Levenez et de toute l’équipe des Films Norfolk, qui voit donc une année exceptionnelle se boucler ainsi. Le triomphe aurait pu être total si l’Oscar de la catégorie était à son tour venu garnir la vitrine, mais il a été éclipsé par le belgo-néerlandais I’m not a Robot de Victoria Warmerdam (qu’on n’a pas vu, on l’avoue…).
Beurk !, de Loïc Espuche (photo de bandeau), a connu un destin similaire, vainqueur à Paris et battu en Californie (en l’occurrence par le film iranien In the Shadow of the Cypress, de Shirin Sohani et Hossein Molayemi). C’est tout de même évidemment une satisfaction énorme pour ce film découvert à Annecy en 2024 et sorti en salles récemment au sein d’un programme jeune public qui en porte le titre.
On a une pensée au passage pour Florence Miailhe, dont le sublime Papillon est l’un des finalistes malheureux, ce qui n’enlève rien à son statut de chef-d’œuvre – on pèse nos mots – du cinéma d’animation français contemporain. Et cette grande artiste n’aurait pas volé une seconde statuette après celle obtenue pour Au premier dimanche d’août en 2002.
On aurait bien aimé aussi voir Sara Ganem aller chercher le César pour Petit Spartacus, dans la catégorie du meilleur court métrage documentaire, ayant une tendresse certaine pour cette production du Grec émouvante et drôle, mais Elena López Riera le mérite amplement aussi pour son très beau Les fiancées du Sud, révélé à la Semaine de la critique l’année dernière. Et les deux films et leurs réalisatrices figurent au sein du dernier numéro de la revue Bref et son portfolio. À noter que le film succède au palmarès à une autre cinéaste d’origine espagnole, Gala Hernández López, primée en 2024 pour La mécanique des fluides.
À Hollywood, c’est The Only Girl in the Orchestra de Molly O’Brien qui a été distingué en parallèle dans la catégorie équivalente.
Bien sûr, on ne saurait conclure sans évoquer le César du meilleur premier film décerné à Vingt dieux, de Louise Courvoisier, qui vient rejoindre le Prix Jean-Vigo 2024 et qui sera peut-être déposé sur une étagère de la maison de la jeune réalisatrice émoulue de la CinéFabrique, sise à Cressia, petit village jurassien du Sud-Revermont, où a été tourné ce premier long métrage remarqué.
Le “3-9” s’est d’ailleurs retrouvé tout particulièrement à l’honneur, avec le César de la révélation féminine attribué à Maïwène Barthèlemy, la jeune interprète du film (qui est aussi élève en BTS agricole), mais aussi celui du meilleur acteur revenu à Karim Leklou pour Le roman de Jim, adapté par les frères Larrieu du roman éponyme de Pierric Bailly, écrivain originaire du même coin.
À lire aussi :
- Sur le programme jeune public Beurk ! distribué par Cinéma Public Films.
- Sur le passage du court au long de Vingt dieux de Louise Courvoisier.
- Sur le DVD du Roman de Jim d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu.