Entendez-vous les trophées tintinnabuler ?
Pas besoin d’attendre le passage du vieux bonhomme en houppelande pour être pourris-gâtés : de nombreux prix ont été remis ces derniers temps, au gré d’une belle guirlande de festivals.
La hotte était bien remplie dans différents endroits de l’Hexagone, ces derniers jours, à commencer par Aix-en-Provence et Poitiers, où se sont achevés des manifestations comptant – pour le format court – parmi les plus importantes de la période, et même de l’année des festivals.
Le Festival Tous Courts 2025 aura ainsi vu triompher, en ce qui concerne les récompenses remises par le jury, Qaher de Nada Khalifa (photo de bandeau), lauréat du Grand prix de cette 43e édition. Le film espagnol Solo Kim de Diego Herrero et Javier Prieto de Paula a remporté le Prix du jury, tandis que l’Autrichien Between the Lines Niklas Pollmann (photo ci-dessous) a été remarqué pour son scénario et Rekindle d’Ata Mojabi, coproduit entre Iran, Pays-Bas et Russie, pour son audace.
Les mentions spéciales attribuées à Une fugue d’Agnès Patron et Burning Sun, de la Géorgienne Nutsa Tsikaridze, ne sont pas anecdotique dans un festival de cette ampleur, tout comme évidemment le Prix du public, décerné à Margaux Fournier pour son documentaire Au bain des dames, tourné non loin de là, sur une plage de Marseille.
Rappelons que nous y reviendrons dans le prochain numéro de Bref, en compagnie de sa réalisatrice.
Le Prix des collégiens des Bouches-du-Rhône a gratifié No Skate ! de Guil Sela, qui prend place dans le Paris des J.O. de 2024. Pour le Prix du jury jeune, c’est le franco-iranien Headtrong de Mohamad Kamal Alavi qui s’est détaché, avec aussi une mention spéciale pour Dieu est timide de Jocelyn Charles, qui sera à retrouver également dans Bref 131.
N’oublions pas, bien sûr, la compétition expérimentale, très importante au FTC, avec son Grand prix (Resistance Meditation de Sara Wylie) et sa médaille d’argent, aka le Prix du jury (Arqueologia del deseo lesbico de Camille Zéhenne, photo ci-dessus). Deux films canadiens, soit dit en passant…
Beaucoup de vainqueurs aussi au Poitiers Film Festival, avec un Grand prix du jury pour un film belge, Shutterspeed de Jasper De Maeseneer (photo ci-dessus), un Prix spécial pour une production estonienne, Winter in March de Natalia Mirzoyan, et le Prix du public voyant le mexicain Farmacias de Martín Montellano mettre tout le monde d’accord…
Difficile de citer chaque lauréat, mais on se doit de le faire pour le Prix de L’Extra Court, qui sera diffusé en avant-séance dans le cadre de cet illustre dispositif piloté par L’Agence du court métrage, en l’occurrence l’animation de l’Ensad Quelqu’un de spécial d’Alice Gervat. Autre distinction convoitée, le Prix Découverte de la critique française est allé à Domingo familiar de Gerardo Del Razo, venu du Mexique lui aussi (photo ci-dessous).
Du côté de la compétition “So French!”, littéralement emblématique de l’événement, Des cailloux plein les poches, réalisé pour sa part à l’EMCA d’Angoulême par Élise Kerob, est reparti du Poitou avec le Prix du jury, alors que le documentaire Jamais mieux de Léo Lillini, développé dans le cadre de l’Université Montaigne à Bordeaux, a réussi dans la dite section un triplé (ou un coup du chapeau si on veut reprendre un vocabulaire de foot) : Prix du jury lycéen, Prix Maison du film et Prix du public.
Un Prix du public était aussi prévu, et ce pour la toute première fois, à l’issue du Carrefour du cinéma d’animation, qui a investi fin novembre le Forum des images à Paris, et c’est une petite perle en stop-motion qui a déjà arpenté pas mal de festivals cette année qui l’a emporté, à savoir Sulaimani de Vinnie Ann Bose, ancienne pensionnaire de la Poudrière.
Il est à noter que le film concourra en compétition nationale au prochain Festival de Clermont-Ferrand.
Puisqu’on en est à évoquer les femmes réalisatrices, le Festival du film au féminin s’est clôturé à la réunion en annonçant ses deux gagnantes. Salomé du Chatenet (qui a un grand-père célèbre, en l’occurrence René Goscinny, mais ça n’a pas de rapport…) a reçu le Prix Pass Culture pour son film Le rendez-vous, qui permet de retrouver notamment Mireille Perrier (photo ci-dessus). Précisons que le jury était composé de jeunes gens sélectionnés suite à un appel à candidatures.
Seconde cinéaste distinguée du côté de l’océan Indien, Eboubié Yasmine Délia Ido, réalisatrice originaire du Burkina-Faso, à travers le Prix Alice-Guy, remis à son film Sous le voile de nos silences.
On n’a guère mentionné jusqu’ici sur Brefcinema le FIFAVA, soit le Festival international du court métrage d’Anglet, dont vient de s’achever la 19e édition, donc prenons-en l’habitude en signalant que c’est le film de Wissam Charaf Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues qui a poursuivi sa glorieuse carrière en remportant le Grand prix.
Celui de la Ville d’Anglet (pour les nul(le)s en géographie, c’est juste à côté de Bayonne) allait en parallèle à Fin août de Martin Soudan, qui réunit les plutôt rares Martine Chevallier et Jennifer Decker (photo ci-dessus), et celui du public à Par souci pédagogique d’Hassan Benali et Charlotte Cayeux. Bête noire de Joffrey Monteiro-Noël, La bergère du Médoc de Joël Sentenac et Quelqu’un de spécial d’Alice Gervat (encore elle !) ont été élus respectivement meilleure fiction, meilleur documentaire et meilleure animation.
Enfin, et c’est for the last time, en revanche, qu’il y sera fait allusion, puisque le festival connaissait sa dernière édition – c’était programmé –, mais il faut retenir que le FCMA, à Auch, a vu Le diable et la bicyclette de Sharon Hakim inscrire son nom comme ultime gagnant du Grand prix du jury, avec comme compagnons de succès Big Boys Don’t Cry d’Arnaud Delmarle (meilleure réalisation et meilleur montage), Avalanche de Lucie Milon (Prix OCNI), l’animé J’ai avalé une chenille de Basile Khatir (meilleure bande-son), Lady Attila d’Apolline Andreys (meilleure interprétation), Métal hurlant de Nicolas Aubry (meilleur scénario, photo ci-dessus) et Mort d’un acteur d’Ambroise Rateau (Prix des Ambassadrices – bon, on ne sait pas ce que c’est…).
Le vote du public a pour sa part conduit au choix de RDV de Jules Cottier. À jamais les derniers, comme diraient les autres…
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