5 questions à Hu Wei, lauréat 2024 de la Fondation Gan
Les lauréats 2025 de l’Aide à la création de la Fondation Gan pour le cinéma sont connus. La cérémonie a eu lieu ce lundi 25 novembre à la Cinémathèque française et parmi les cinq prix remis à des projets de premiers ou seconds longs métrages figure le Chinois Hu Wei pour 49 jours, produit par les Films du Worso.
Quel est l’impact, dans le développement de votre premier long métrage 49 jours, de ce soutien de la Fondation Gan pour le cinéma ?
On est très seul quand on écrit… C’est un processus long et exigeant. On ne sait jamais si l’on avance dans la bonne direction et si on atteindra l’autre côté de la rive. Le soutien de la Fondation Gan est comme un phare qui m’offre une direction claire. Grâce à cette reconnaissance, je me sens un peu moins seul pour cette traversé.
Comment décririez-vous votre relation de travail avec votre productrice, Sylvie Pialat, et sa société, les Films du Worso ?
C’est la famille. J’ai l’impression parfois d’être l’enfant gâté du Worso. Je connais Sylvie depuis longtemps, et cela fait presque dix ans que j’ai signé mon premier contrat avec eux. Tout au long de notre collaboration, nous avons traversé de nombreuses difficultés, mais Sylvie m’a toujours accordé une confiance et un soutien indéfectibles, ce qui a été pour moi une aide précieuse, inestimable. Par ailleurs, en tant que productrice dotée d’une expérience en écriture, elle prend le temps de me donner des retours pertinents et professionnels sur chaque version de mon scénario. Par ailleurs, c’est une productrice qui me fait des retours très précis et très pertinents à chacune des étapes d’écriture.
Dans ce film qui sera tourné à Paris et en Région Grand Est en 2025, que désiriez-vous dire, à travers vos personnages, de votre rapport à la Chine et à votre culture d’origine ?
(Nous avons finalement prévu de commencer le tournage en novembre de l’année prochaine.)
J’aimerais saisir la vie éternelle de l’amour et de l’âme. Ce sont des forces qui transcendent les langues, les frontières et les cultures, et qui tissent des liens entre les êtres, même au-delà de la mort.
Votre court métrage Ce qui nous éloigne, en 2016, semblait nourri de certains des mêmes thèmes : dans quelle mesure envisagez-vous une continuité dans votre parcours de cinéaste ?
Ce qui nous éloigne n’a pas de lien direct avec 49 jours, mais les deux explorent une thématique ancrée dans un contexte “interculturel”. On y perçoit également une continuité autour du thème des obstacles à la communication, même au sein des liens filiaux et conjugaux. Cependant, sur le plan de l’écriture et de l’expression visuelle, ces deux films se distinguent nettement.
Le large succès de La lampe au beurre de yak date d’une dizaine d’années, avec le Grand prix reçu à Clermont-Ferrand en 2014. Auriez-vous espéré passer plus rapidement au long métrage ? Pourquoi cet intervalle de temps avant de franchir enfin cette étape et comment l’avez-vous vécu ?
Chaque film a sa propre vie, sa destinée. La lampe au beurre de yak, ce court métrage de seulement 15 minutes, il nous a fallu trois étés pour en achever la réalisation. J’avais aussi espéré passer rapidement du court au long métrage mais de nombreux obstacles se sont dressés sur mon chemin. Un autre projet que j’ai développé avec Les Films du Worso m’a pris plusieurs années mais, pour diverses raisons, j’ai finalement décidé de le mettre en suspens. Quant à 49 jours, nous avions prévu de commencer le tournage en février prochain, mais il a été reporté à novembre en raison d’autres imprévus.
Tout ce que je peux faire, c’est m’efforcer de favoriser la naissance d’un film. Mais savoir s’il verra le jour, ou quand cela arrivera, reste hors de ma portée.
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