En salles 22/05/2025

Le Chime était presque parfait

45 minutes, c’est la durée de The Chime, signé Kiyoshi Kurosawa et distribué à partir du 28 mai par Art House Films, label spécialisé dans le cinéma japonais. Une durée atypique, mais un retour marquant du cinéaste vers le registre du thriller horrifique et sanglant qui a, entre autres, fait sa gloire.

Son dernier film en date, Les amant sacrifiés, était sorti en France en décembre 2021 et Kiyoshi Kurosawa avait ralenti son rythme de filmeur boulimique, mais il s’est amplement rattrapé en 2024 en réalisant trois films qui parviendront jusqu’à nos salles obscures au cours de cette année. Avant Cloud début juin et La voie du serpent à la mi-août, c’est Chime qui sera visible sur grand écran à partir du 28 mai, après sa présentation à la Berlinale, et il “déménage” pas mal, revenant à une ancienne veine de cinéma d’horreur et de fantômes, volontiers gore et percé de lames bien tranchantes.

Le contexte de l’intrigue a l’air pourtant tranquille à première vue, puisqu’on plonge dans un cours de cuisine où un chef passablement déchu, Takuji Matsuoka, s’efforce de former des émules, faut de pouvoir officier dans un grand restaurant comme il y aspire. Parmi ses jeunes élèves, Ichiro Tashiro semble passablement perturbé, prétendant entendre un son de carillon soudain et obsédant, en se saisissant alors d’un couteau effilé… Et c’est parti pour quelque bain de sang, le Chime étant susceptible d’être entendu par d’autres, en possible transmission/contagion…

On pourrait légitimement se poser la question de la durée, celle d’un épisode de série, qui correspond à la destination initiale du film, une plateforme (à savoir Roadstead, basée à Tokyo), mais l’objet s’aligne bien sur cette contrainte qui n’en est finalement pas une et aucune frustration n’émerge au générique de fin, tant on a suffisamment eu l’opportunité de jeter des ponts avec tel ou tel film plus ancien du cinéaste, par exemple Cure, ou relevé des références à d’autres, et pas seulement dans la production extrême-orientale.

Et puis, le cinéaste ne perd jamais son humour à froid, expliquant ainsi dans le dossier de presse du film : “Pour la scène du coup de couteau, je voulais en fait filmer de façon très réaliste, avec beaucoup de sang liquide qui coule, mais nous n’avons pas obtenu l’autorisation, parce que cette école culinaire, où nous avons filmé, est un endroit réel, et ils n’étaient pas d’accord. Nous avons ajouté le sang en CGI, ou dans d’autres cas, nous avons utilisé quelque chose comme une plaque de plastique. Désolé, les choix sont parfois aussi comme ceci.” Les aficionados apprécieront particulièrement, et c’est mieux qu’une simple manière de patienter avant les opus suivants…

Christophe Chauville

Photos : © 2023 Roadstead.

À voir aussi :

- Un court métrage d’un réalisateur japonais disponible sur Brefcinema : Oyu d’Atsuri Hirai.

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