La “Partie de campagne” de Renoir de retour sur grand écran
L’Agence du court métrage distribue en version restaurée, à partir de cette semaine, le chef-d’œuvre de Jean Renoir, dont le tournage se déroula à l’été 1936 et qui ne fut achevé que dix ans plus tard, sur un format de moyen métrage.
L'été est une saison traditionnelle pour les rééditions et il serait dommage de rater celle de Partie de campagne, jalon majeur dans l'œuvre de Jean Renoir. Restauré il y a une poignée d'années, le film est diffusé dans les salles par L'Agence du court métrage à partir du 10 juillet, avec La direction d'acteur par Jean Renoir, de Gisèle Braunberger, en avant-programme.
On ne peut que renchérir sur la splendeur de ce film de quarante minutes dont le tournage correspond, par une curieuse pirouette de l'Histoire, à l'été de l'avènement du Front populaire, alors que le réalisme poétique allait marquer le cinéma français de la période, jusqu'à l'entrée en guerre de la rentrée 1939.
Renoir adaptait un texte de Maupassant et rendait hommage à son peintre de père, démontrant surtout une modernité de mise en scène à étudier dans toutes les écoles de cinéma. Pléthore d'analyses et savantes éxégèses ont évidemment été développées à son sujet, et l'on renvoie notamment au dossier publié dans Bref n°120, en 2016, dans le cadre de la rubrique “Histoire d'un court”.
Cette réédition a aussi permis de confectionner des bonus autour du film, notamment un entretien avec Charlotte Garson, critique de cinéma et rédactrice en chef adjointe aux Cahiers du cinéma.
Ce film sur le désir, l'amour, le patriarcat prend une résonance particulière à l'époque actuelle, demeurant sans coup férir un sommet de la riche histoire du cinéma français, quatre-vingt huit ans après que se soient déroulées ses prises de vue, le long du Loing, en région parisienne, avec une véritable dream team mobilisée (Braunberger, Kosma, Becker, Cartier-Bresson, Visconti, etc.). Du domaine de la légende, donc.
Christophe Chauville
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