En salles 12/03/2022

Des Histoire(s) de famille(s) fortes et colorées

Origine Films lancé en salles, à partir de ce mercredi 16 mars, un programme de courts métrages à l’occasion d’une carte blanche confiée par la Fête du court métrage. Sont ainsi réunis 5 films français (ou en coproduction avec la Belgique ou la Croatie) récents.

Origine Films n’en est pas à son coup d’essai et se risque à nouveau à proposer un programme de courts métrages de fiction dans le cadre d’une sortie en salles “classique” du mercredi, ce qui demeure toujours peu fréquent. Après “Trop belge pour toi”, puis un florilège de films cannois et enfin des “histoires macabres”, pour Halloween l’an dernier, ce sont des Histoire(s) de famille(s) qui tenteront cette fois de séduire les spectateurs des salles obscures, sur une durée commode de 1h15.

Parmi les cinq titres réunis, les “têtes de gondoles” sont Abada de Jean-Benoît Ugeux (photo ci-dessus), à nouveau – après La musique – autour d’une relation père/fils compliquée, ou encore I’m Not Telling You, Just Sayin’ de Sanja Milardović (photo de bandeau), où c’est cette fois une jeune femme qui revient dans son village croate et fait face à sa mère de façon souvent tendue et à fleur de peau. Le film a été présenté dans une kyrielle de festivals à travers toute l’Europe, et au-delà…

Camille et moi de Marie Cogné (photo ci-dessus) nous replonge quant à lui dans la période de ce qui a conduit, il y a une dizaine d’années, à l’adoption de la Loi Taubira sur le Mariage pour tous. Le récit se concentre sur un couple de femmes essuyant au fil des années une litanie de remarques déplaisantes que l’on espère appartenir à un autre temps, où une certaine homophobie ordinaire avait droit de cité presque naturellement. On éprouve en tout cas énormément d’empathie pour ces personnages et on se rappelle finalement que ce moment aura été historique, avec des réactions politiques dont les auteur(e)s devraient creuser un trou et s’y tapir…

The Sound of Water de J.B. Braud (photo ci-dessus) nous emmène au Japon, où un homme part à la recherche d’un amour disparu, vers la montagne sacrée de Koyasan, tandis que Better Men de Guillaume Doucet, immerge dans une thérapie de groupe aux États-Unis, où des rednecks – sans doute supporters de Donald Trump ! – évoquent des drames familiaux et intimes, à notre grande surprise.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Les “Histoires macabres” distribuées par Origine Films en 2021.

- Sanja Milardović primée à “Un poing, c’est court !”, à Vaulx-en-Velin, en 2021.