Almodóvar repasse par la case court !
Présenté en sélection officielle du dernier Festival de Cannes, le dernier film réalisé par Pedro Almodóvar sur une invitation de la maison Saint-Laurent, est distribué par Pathé à partir de ce mercredi 16 août, pour une séance de cinéma atypique comprenant aussi son précédent moyen métrage, qui date de 2020 : La voix humaine.
Comment ne pas se réjouir qu’un maître incontesté du cinéma mondial revienne régulièrement, désormais, au format de court ou de moyen métrage, entre deux longs ? Et que cela semble événementiel au-delà du milieu habituel, y compris sur un plan médiatique ?
Comme avec La voix humaine (2020), entrepris à la suite de Douleur et gloire (et exploité en DVD l’année de la pandémie de Covid-2019, donc inédit sur grand écran jusque-là), le réalisateur a enchaîné, après Madres paralelas, avec Strange Way of Life. Sa participation, en sélection officielle, au Festival de Cannes 2023 avait été annoncée en amont de la traditionnelle conférence de presse et le film a été présenté sur La Croisette en séance spéciale.
Tous deux sont distribués en cette mi-août par Pathé au sein d’un programme intitulé “L’expérience Almodóvar”, comme tous les films du cinéaste depuis un bon moment, et ce western réunit l’aréopage de ses collaborateurs habituels – à la photo, la musique (d’Alberto Iglesias, naturellement), etc. – et constitue une solide proposition jouant avec les codes du genre, resserrant pas mal d’éléments narratifs en une durée réduite et parvenant à donner de la chair à la relation entre les personnages campés par Ethan Hawke – Jake, devenu shérif – et Pedro Pascal – Silva, dont le fils est soupçonné de meurtre et recherché –, qui se sont aimés jadis, alors qu’ils formaient un duo de tueurs à gages, sans jamais s’oublier depuis, sans doute…
Répondant aussi à une commande de la maison Saint-Laurent, coproductrice, le film se distingue aussi par ses costumes impeccables, il n’est pas si futile que cela de le mentionner…
Quant à sa densité narrative, elle laisse imaginer, que, pour le coup, le postulat aurait sûrement pu donner lieu à un long métrage, en développant les flashbacks et en étoffant encore la psychologie de ces inhabituels hommes de l’Ouest quinquagénaires. Mais on déplore suffisamment souvent l’inverse – à savoir des longs métrages s’appuyant sur un scénario de court… – pour ne pas bouder son plaisir et se ruer au galop vers cette séance plutôt inusuelle en salle.
Texte mis à jour le 16 août 2023.
À lire aussi :
- Sur La voix humaine, autre moyen métrage d’Almodóvar (disponible en DVD).
- Un autre western atypique : No hablo American, de David Perrault (2014).