
2021 - 11 minutes
France - Animation
Production : Vivement Lundi !
synopsis
Ce soir, c’est la grosse teuf pour Lucie, Maya et leurs potes. Même Jimmy est venu : il est là pour Maya, tout le monde le sait. Mais au moment où tout doit se jouer, surgissent entre Maya et Lucie des sentiments cachés, tendres et confus, qui ont du mal à trouver leur place dans cette soirée rythmée par l’alcool qui coule à flots, les compils qui déchirent et les hormones qui bouillonnent.
biographie
Violette Delvoye
Née en 1991, Violette Delvoye a suivi des études d'animation en France et en Norvège avant de terminer son cursus à la Cambre à Bruxelles. Elle y réalise plusieurs courts métrages, dont son film de master, Projection sur canapé, en 2016, avant de commencer à travailler sur différents projets en tant qu’animatrice.
Elle débute une collaboration avec Chloé Alliez en 2017, d'abord sur le projet d'une série animée itinérante et participative intitulée World in (stop) motion, puis sur le court métrage Les liaisons foireuses, coproduit par Vivement Lundi ! et Zorobabel.
Sélectionné à Sundance et à Annecy, entre autres, le film remporte le Prix du public pour les courts métrages professionnels au Festival national du film d'animation de Rennes en 2022. Il est alors également récompensé au Festival StopMotion de Montréal et à Anima, à Bruxelles.
Violette Delvoye a aussi fait partie de l'équipe d'animation du court métrage Saïgon sur Marne, réalisé par Aude Ha Leplège en 2019, et de celle de Portrait de famille de Lea Vidaković en 2023.
Elle signe en 2025 un nouveau court, en solo cette fois : Sous ma fenêtre, la boue. Le film est alors présenté au Festival du film de Berlin.
Chloé Alliez
Née en 1988, Chloé Alliez a obtienu un master en cinéma d’animation à l'École des arts visuels de La Cambre, à Bruxelles, en 2015. La même année, elle a commencé par être assistante d’animation, puis responsable compositing. En 2016, elle a fait ses armes sur des films d’animation en stop-motion comme Petit pirate, réalisé par le Studio Tabasco.
Elle débute une collaboration avec Violette Delvoye en 2017, d'abord sur le projet d'une série animée itinérante et participative intitulée World in (stop) motion, puis sur le court métrage Les liaisons foireuses, coproduit par Vivement Lundi ! et Zorobabel.
Le film remporte le Prix du public pour les courts métrages professionnels au Festival national du film d'animation de Rennes en 2022. Il est alors également récompensé au Festival StopMotion de Montréal et à Anima, à Bruxelles.
Critique
Chloé Alliez et Violette Delvoye, les deux jeunes réalisatrices des Liaisons foireuses, se sont rencontrées à l’école de La Cambre, à Bruxelles, en travaillant sur le projet de fin d’études de la première, Toutes nuancées : un film en stop-motion où Alliez exprime, fonction coming out incluse, son amour unilatéral des femmes. Petit film très singulier que l’on peut découvrir sur le web, Toutes nuancées met en scène des personnages chosifiés, fabriqués avec des objets de récupération notamment, pour les visages, avec des interrupteurs. Bien que réalisé à quatre mains, Les liaisons foireuses est d’abord un film d’Alliez ; par son traitement animé (retour des interrupteurs) et par son sujet-personnage qui, lors d’une soirée d’adolescents un peu craignos, va découvrir ses premiers émois homosexuels. “Pendant presque toute mon adolescence, j’ai entretenu une relation ambiguë avec ma meilleure amie, confie la réalisatrice. Nous ne nous embrassions jamais devant nos camarades, qui nous renvoyaient à la norme hétérosexuelle. À l’adolescence, dans les années 2000 et encore aujourd’hui, ce n’est pas évident d’exprimer publiquement ses désirs pour une personne du même sexe. Il est possible d’en rire, de jouer aux homos, mais si cela arrive vraiment il faut être prête à supporter le regard des autres, la curiosité (même bienveillante) que cela provoque.”1
Au-delà de la problématique du genre ou plutôt, devrait-on dire, concomitamment à celle-ci, le traitement formel avec ses visages-cubes – qui ne sont plus vraiment les habituels Lego, mais des éléments un peu sales, excentriques, électriques, manuels, bipolaires, sujets à toutes sortes de retournements ou de bouleversements – se révèle éminemment juste et comique. L’interrupteur, nouvel objet-pissotière, incarne le trivial de manière presque grotesque et interroge en même temps notre propre représentation : de moins en moins animale, de plus en plus objet, customisable à souhait, pas pareil mais identique, chose parmi les choses. Comme un Lego, chantait hier Gérard Manset. Comme un robot. Robot (après tout), car l’adolescence est cet âge “où les filles jouent les femmes, les garçons jouent les hommes et beaucoup foncent tête baissée dans les clichés pour se forger une identité”2.
Clin d’œil au chef-d’œuvre de Choderlos de Laclos, ces Liaisons… ont comme dénominateur commun le facteur cheval, art brut mais pas brutal, qui ici transpose de manière ludique une vision des relations humaines que l’on pourrait bien résumer à des histoires de courant qui passe ou qui ne passe pas, d’une vie que l’on vit en mode “on” ou en mode “off”. La caricature (le playboy de la soirée…), l’atmosphère teintée d’humour, permettent tout autant d’arpenter les angles droits de l’adolescence que d’en suggérer les chemins de traverse.
Donald James
1 et 2. Extraits d’un texte publié sur le site de Kub/Kultur Bretagne.
Réalisation et animation : Chloé Alliez et Violette Delvoye. Scénario : Chloé Alliez, Violette Delvoye et Blandine Jet. Image : Damien Buquen. Montage : Jean-Marie Le Rest. Son : Frédéric Furnelle. Musique originale : Julie Rens et Sasha Vovk. Voix : Evmorfia Spanoudis, Hélène Bolenge Boteku, Raphaël Riestra Y Arango, Egzon Abazaj, Maria-Francesca Randazzo, Mathieu Paquet, Claudia Ribeiro, Beyza Alimolla, Raphaël Annoye, Solène Da Silva Luca, Andrew Plume et Gabriella Zola. Production : Vivement Lundi !