Web et TV 04/04/2022

“Top of the Shorts” à la noce !

Le magazine du court métrage de Canal+ cinéma propose deux films sur fond de fête de mariage dimanche prochain, le 10 avril à 22h30.

Le cadre des festivités liées aux nuptiales unions est toujours une valeur sûre à l’écran ; la tendance vaut aussi pour le format court. Top of the Shorts invitera donc à s’immerger dans deux “teufs” très différentes pour son prochain millésime, le dimanche 10 en soirée (avec un replay toujours disponible dans la semaine qui suit).

La première, dans En piste ! d’Émilie de Monsabert (produit par Apache Films, photo ci-dessous), voit Pauline et Emma, une mère et sa fille, se rendre à la soirée donnée par la meilleure amie de la première après son passage devant monsieur le maire. Il n’était pas prévu que la seconde l’accompagne, mais un concours de circonstances fait que oui… Ce qui perturbe indéniablement Pauline, qui aurait clairement préféré avoir les coudées franches pour faire avancer une histoire avec l’un des invités, tandis que sa rejetonne, Emma, est différente, comme on dit. Donc spontanée, cash, plutôt imprévisible !

L’idée est de se jouer un peu du “politiquement correct”, de jouer la carte d’une narration dynamique et souvent pop. L’intention est transformée, grâce à Sarah Suco notamment, sans doute l’une des comédiennes les plus mésestimées du cinéma français contemporain. Son tandem avec Emma Reynes vient d’ailleurs de leur valoir à toutes les deux le Prix d’interprétation au Festival cinéma d’Alès Itinérances. Ce qui est amplement mérité.

Autre belle performance, tout en retenue, que celle de l’interprète principale de la coproduction indo-états-unienne Anita de Sushma Khadepaun (photo de bandeau). Vivant aux États-Unis, la jeune femme revient en Inde pour le mariage de sa sœur avec son propre fiancé. Elle est toute contente d’annoncer une bonne nouvelle à la famille. Tout le monde s’attend à une grossesse, il s’agit en fait d’un job qu’elle vient de décrocher. Stupeur des parents, horrifiés, après quoi le compagnon d’Anita lui-même, qui joue d’abord les Occidentaux modernes et décomplexés, minimise vite la chose en parlant de stage, donc de période provisoire, avant de passer aux choses sérieuses, à savoir les chaînes domestiques du foyer (mais qui va faire la popote ?)…

On apprécie que le cinéma montre que de tels conservatismes moyenâgeux ne caractérisent pas seulement un certain type de sociétés ou de religions et le film, dont Les Valseurs assure les ventes internationales, révèle une belle personnalité de cinéaste, à travers, entre autres, une séquence intime du jeune couplé filmée en plan-séquence et jouant sur le hors champ et la profondeur de celui-ci avec beaucoup d’intelligence et de force.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Le palmarès du Festival cinéma d’Alès Itinérances.

- Un autre film de la diaspora indienne, le Canadien Aniksha, à voir actuellement au Festival de Vaulx-en-Velin.