Web et TV 03/04/2021

“En sortant de l’école” : la poésie d’Andrée Chedid en images

La 8e saison de la collection “En sortant de l’école” est consacrée, en 13 films d’animation de 3 minutes, à l’œuvre d’Andrée Chedid.

C’est toujours avec une attention spéciale que cette collection pilotée par Delphine Maury de Tant mieux Productions et diffusée sur les canaux de France Télévisions est attendue. Après avoir successivement mis à l’honneur Jacques Prévert, Robert Desnos, Paul Verlaine, Guillaume Apollinaire, Paul Éluard, Claude Roy, Jean Tardieu, “En sortant de l’école” aborde enfin l’œuvre d’une femme de lettres, à savoir Andrée Chedid.

Le principe de base reste inchangé, avec en l’occurrence cette vocation de confier à des étudiantes et étudiants fraîchement diplômé(e)s d’écoles d’animation françaises la réalisation de courts films d’animation directement liés à un poème de l’auteur choisi. 13 films ont ainsi été finalisés, du côté de La Poudrière, l’ENSAD, l’EMCA, les Ateliers de Sèvres et, pour un épisode, l’EESAB.

Les réalisatrices dominent largement cette année, étant au nombre de… 12 ! Diverses techniques et rendus se télescopent en outre au sein de la collection, soutenue par la Région Bretagne (la fabrication a eu lieu à Rennes), avec principalement de l’animation en stop-motion – volumes ou papiers découpés – et de la 2D digitale.

Remarquée en festivals ces derniers mois avec À la mer poussière, Héloïse Ferlay a réitéré dans l’animation de marionnettes volontiers “pelucheuses” à travers Les filles du vent (visuel de bandeau), tandis que se distinguent aussi, sur le terrain de l’image par image en volumes, Les mouettes, par Lara Mattelart, et Regarder l’enfance, par Camille Scudier, qui mettent tous deux en valeur des textes absolument superbes.

Sur un ton plus primesautier, La fringale, par Raphaëlle Martinez (visuel ci-dessus), a l’originalité de se dérouler en musique et chanson, ce qui n’est pas illogique au vu de la vocation musicale de la prodigue descendance d’Andrée Chedid. Louis, Mathieu, Émilie, Anna et Billie sont d’ailleurs les narrateurs et narratrices de ces films rendant hommage à leur aïeule, née en 1920 (au Caire) et disparue en 2011, et c’est là une sacrée bonne idée.

Parfois, la lecture du poème ne vient que vers la fin de l’animation, comme dans Épreuves du matin, par Maša Avramović (visuel ci-dessus), inventif et lumineux, où un soleil paresseux a bien du mal à émerger, comme il se doit, alors que survient l’aube.

Les différents épisodes de la série seront diffusés au fil de l’eau sur France Télévisions dans les prochaines semaines ou prochains mois tandis que la collection restera disponible dans son intégralité sur la plateforme jeunesse Okoo.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- La collection dédiée à Jean Tardieu en 2019.

- La collection dédiée à Paul Éluard en 2018.