Nos soirées 18/10/2023

Y a pas de malaise pour “Déjà demain” !

Les motifs de la gêne et du malaise seront, grosso modo, explorés par la prochaine date de “Déjà demain”. Mais faut pas en avoir et s’y rendre dare-dare, hein…

Le rendez-vous mensuel du court métrage proposé par L’Agence du court métrage au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, invitera à découvrir un quatuor d’œuvres plutôt stimulantes et variées, le lundi 6 novembre à partir de 20h. Trois cinéastes – Mathilde Profit, Louise Condemi et Lucas Bacle – seront en outre là pour échanger avec le public à l’issue de la projection.

Le “climax” de la séance sera à coup sûr la découverte du nouveau film de la première citée, Perdre Léna, tant nous avions, comme nos abonné(e)s le savent, adoré son précédent court métrage : Un adieu. Cette fois, la réalisatrice concentre son récit sur Cécile, une lycéenne qui, en attendant le bus devant son établissement, échange quelques mots avec une jeune femme cachant (mal) sa détresse et lui demandant un service. La journée de Cécile est bouleversée par l’irruption de l’inconnue, prénommée Léna (et incarnée par l’excellente Jenna Thiam, qui fut l’indomptée de Caroline Deruas dans le long métrage éponyme), et même son quotidien dans les jours qui suivent… Par petites touches, Mathilde Profit réitère toute sa délicatesse de mise en scène, faisant émerger des sensations fugaces et beaucoup d’émotions.

Plus drôle est le Malaisant de Louise Condemi (photo de bandeau), où il est à nouveau question, après la réussite de Romance, abscisse et ordonnée, de relations amoureuses impliquant des jeunes gens pas forcément experts en la matière… Esther a vingt-trois ans et travaille au Temple de la Gaufre, où son collègue Roméo – ça se s’invente pas ! – lui propose un rancart qui l’angoisse illico, car elle est non seulement un peu asociale, mais surtout… vierge.

Ses proches tentent de la rassurer en leur relatant leur “première fois” à eux, ce qui n’aide pas vraiment la timide, que joue avec une irrésistible nonchalance Mélodie Adda, qui confirme qu’il faudra dorénavant compter avec elle, ce que confirment en ce moment les parcours de Rapide de Paul Rigoux et de Premier mercredi du mois, qu’elle a réalisé elle-même avec Adrien Rozé.

Humour et tendresse, aussi, s’immiscent au fil d’Auxiliaire, de Lucas Bacle (photo ci-dessus), qui avait été repéré à Clermont-Ferrand au début de cette année et qui voit un auxiliaire de vie s’apprêter à changer de voie pour devenir chef-cuisinier, ce qu’il doit avouer à l’ami handicapé moteur dont il s’occupe depuis des années. Pas facile, comme on s’en doute… Mais l’atout du tact dans l’écriture est imparable, pour un projet empoignant la thématique du handicap à bras le corps, ce qui n’est pas si fréquent que cela…

Le cinéma d’animation ne sera pas absent de la soirée, l’ouvrant même par l’intermédiaire d’un film de l’EMCA d’Angoulême, No Time for Love de Gabriella Coumau (visuel ci-dessus), où une jeune fille à la vie rangée panique lorsqu’un copain lui déclare sa flamme. Une nouvelle illustration de la créativité de l’animation en volumes hexagonale : à l’aise !

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Une séance de cinéma d’animation pour les 40 ans de L’Agence du court métrage, le mardi 24 octobre aux 7 Parnassiens, à Paris.

- Sur L’indomptée de Caroline Deruas.