“Déjà demain” est “on the road again” pour 2024
Et si on débutait la nouvelle année ensemble ? Avec, bien sûr, ce rendez-vous parisien proposé chaque mois par L’Agence du court métrage autour de l’actualité du court. Trois films récents seront au menu, en présence de leurs équipes, le lundi 8 à 20h.
La route sera un motif central de la séance concoctée pour bien commencer l’année 2024 au MK2 Odéon, côté Saint-Michel. D’abord dans Petit Spartacus, de Sara Ganem (photo ci-dessous), produit par le Grec et qui commence une très belle carrière en festivals depuis quelques semaines, entre Brest, Cinemed et le FIFIB.
La réalisatrice a à peu près tout fait dans son film, qu’elle a écrit, interprète et a monté. Elle y fait beaucoup de vélo, aussi, puisque le titre renvoie à cette fidèle monture qu’elle enfourche pour traverser l’Europe, en partant de la Bretagne, vers un objectif en apparence saugrenu, en Grèce… Beaucoup de liberté dans la création, a fortiori dans le récit, de la drôlerie également, mais aussi de la pudeur, un drame intime enfoui ayant en fait motivé le lancement de l’aventure. Une œuvre aussi surprenante qu’attachante, pour l’une des révélations majeures du moment, c’est certain…
Même sentiment d’émergence avec Les Marquises, d’Adrien Selbert (photo de bandeau), où deux amies décident, depuis la région parisienne, de gagner l’Ardèche afin d’y déposer les cendres d’une troisième mousquetaire récemment disparue. On comprend d’emblée que son décès est lié à une nouvelle pandémie – le film se déroulant en 2028 – qui sème la panique dans le pays et conduit de façon imminente à un nouveau confinement d’ampleur.
Le film prend ainsi une dimension supplémentaire, se montrant déjà très convaincant dans sa peinture de la relation entre Adis et Cindy, au fil des kilomètres et des aléas de ce voyage plutôt périlleux. On retrouve dans les rôles principaux Eva Huault, qui avait crevé l’écran dans Le Roi David, et Lalla Rami, chanteuse et rappeuse marocaine transgenre. Le duo met parfaitement en valeur les dialogues ciselés leur étant offerts…
Beaucoup de brio dans la direction d’actrices également avec Julien Guetta, qui revient au court métrage après Les cadors, sorti l’an dernier. Petite reine (photo ci-dessus) suit la relation problématique, sinon toxique, entre une jeune mère immature, Stéphanie, et sa fille adolescente, alors qu’elle se rendent à un concert d’Angèle, leur idole commune.
Mais Léna, la jeune fille, entend bien profiter de la soirée avec sa meilleure amie Kali, qu’elle incruste dans le véhicule, et s’affranchir de cette génitrice qui tente de jouer le syndrome de Peter Pan jusqu’à l’absurde. On retrouve dans ce nouvel opus la qualité d’écriture et l’humour des films de Guetta, que ce soit en court ou en long (dont, en 2018, l’excellent, drolatique et pourtant méconnu Roulez jeunesse, avec Éric Judor et Laure Calamy).
Que l’on sache enfin que les trois cinéastes seront présents pour dialoguer avec le public à l’issue de la projection, donc pas d’hésitation à avoir pour braver les basses températures, lundi prochain, le 8 janvier à 20h. On vous attend de pied ferme !
À lire aussi :
- Petite reine, à voir également à Paris Courts devant 2024.
- Le palmarès du Festival européen du film court de Brest 2023.