Nos soirées 28/10/2022

“Déjà demain” entre attente et chamade…

C’est le lundi 7 novembre à 20h que “Déjà demain” proposera, une fois de plus, une sélection éditorialisée de courts métrages récents tirés du haut du panier, en présence de certains cinéastes.

En ouverture de cet opus de Déjà demain, on se replongera dans ses vertes années, dans les pas d’une jeune fille brûlant de connaître enfin son premier baiser et cherchant à s’entraîner avant de le faire avec l’élu de son cœur !

La chamade, d’Emma Séméria (photo de bandeau), avait été découvert au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2021 et avait alors fait partie tout naturellement de la sélection proposée en ligne sur Brefcinema, gratuitement et durant une semaine, dans le cadre de la reprise de la séance scolaire du festival. Une mention particulière est à mettre au crédit au naturel de ses deux jeunes interprètes, Maïa Bendavid et Salah Kraimia.

Un beau duo est aussi au centre de L’attente d’Alice Douard (photo ci-dessus), autre succès de festivals indiscutable en cette période, qui figurera dans les pages du cahier critique du prochain numéro de Bref. Céline et Jeanne, deux femmes en couple, vont avoir un enfant ; Jeanne le porte et va accoucher, Céline demeure à ses côtés à la maternité, immergée dans cette phase de longues heures d’“attente” de la délivrance.

Avec Laetitia Dosch et Clotilde Hesme en tête de distribution, et Alice Douard confirme toutes les qualités de mise en scène déjà manifestes dans ses précédentes œuvres courtes (Extrasystole, Les filles, Plein ouest).

Premier film, en revanche, pour Juliette Saint-Sardos, avec Super nova (photo ci-dessus), et franche réussite. Tournée en pellicule, cette histoire marseillaise s’attache aux trajets de l’altière Sasha (Lisa Bouteldja), qui traverse la cité phocéenne irradiée de soleil et, court vêtue, attire tous les regards masculins. Mais elle sait comment combattre le male gaze, et la réalisatrice de même, qui s’en affranchit et s’en amuse (voir les plans sur la plage et le point de vue en plongée sur la jeune femme étendue sur sa serviette).

Le film a reçu le Prix Label Jeune création au Festival Côté court de Pantin cette année et Juliette Saint-Sardos a déjà enchaîné sur un nouveau court métrage, présenté en compétition au dernier FIFIB : Les rossignols.

La séance s’achèvera en compagnie de Garance Kim, des deux côté de la caméra dans Ville éternelle (photo ci-dessus), flanquée de son acolyte Martin Jauvat, ici acteur et co-scénariste. Un film drôle et tendre, lui aussi récompensé au dernier Festival Côté court (Prix de la jeunesse et Prix du meilleur premier film), qui joue de son décor – le mélange zones urbaines/rase campagne du 77 – pour accueillir les rêves d’ailleurs, pas si assumés que cela, du personnage féminin.

Lili est en passe de s’envoler vers Rome – la “ville éternelle” du titre, donc – pour tenter de recoller, sans grande certitude, les morceaux d’une relation achevée. Pas de spleen, mais une vraie personnalité et un plaisir du dialogue partagé entre les deux protagonistes-auteurs. Eux aussi ont, en un sens, la chamade : la boucle du soir sera ainsi bouclée…

Christophe Chauville

À voir aussi :

- Un focus Laetitia Dosch, accessible actuellement sur Brefcinema.

À lire aussi :

- La séance d’octobre de “Déjà demain”.

- Le palmarès de Côté court 2022.