Un film court de Morgan Simon en accès libre, pour (enfin) penser aux migrants
À l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, le cinéaste Morgan Simon propose gratuitement sur la Toile sa dernière œuvre.
Nous suivons attentivement le parcours de Morgan Simon depuis plusieurs années (American Football est du reste toujours en ligne sur notre plateforme, ainsi que Plaisir fantôme, pour trois semaines encore) et relayons volontiers sa généreuse et louable initiative d'offrir à toutes et tous (gratuitement et jusqu'au 31 décembre a priori) la primeur de sa dernière création, Nous nous reverrons, inspirée par un thème d'une actualité brûlante : celui des migrants, qui se voit comme on sait instrumentalisé, et pour le pire, dans la campagne électorale en cours.
Coproduit par Trois Brigands Productions et Kazak Productions, Nous nous reverrons est porté, entre poème humaniste et manifeste politique, par une voix off (superbe), celle de l'écrivain Édouard Louis, avec une musique du groupe canadien Godspeed You! Black Emperor. Il est à voir sur ce lien ou directement ci-dessous sur cette page.
Sur des vues de rues de Paris et de ses environs, surtout, et très loin des clichés de carte postale (avec un travail impeccable de Julien Poupard à la direction de la photo), on entend et écoute l'histoire d'êtres humains en particulier, partis de leur lointaine misère dans l'espoir de jours meilleurs et convergeant vers une destin funeste, à l'indifférence quasi totale des sociétés occidentales.
Rappelons à ce titre que depuis 2014, près de 23 000 personnes ont péri en Méditerranée, ce qui représente une ville comme Abbeville, Maisons-Laffitte ou Dole, entièrement rayée de la carte…
Le film, vite hypnotique, nous renvoie à cette réalité et au sursaut intime individuel qui doit se produire, s'achevant sur le thème malmené du droit du sol, que nous devons continuer à défendre, dans le sillage de Morgan Simon et Édouard Louis. On tient donc à les remercier, avant tout, pour ce rappel à l'ordre qui n'est rien d'autre que crucial et prioritaire, en plus de constituer une véritable et bouleversante proposition artistique.
Christophe Chauville
À voir aussi :
- #boza de Séverine Sajous, En avant de Mitchelle Tamariz et Brûleurs de Farid Bentoumi, des œuvres courtes sur le même thème, en ligne sur Brefcinema.
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