Récap’ des vainqueurs en festivals, la suite !
Des festivals de toute première importance ont fermé leurs portes ces derniers jours. Un point n’est donc pas facultatif pour en inventorier les principaux lauréats.
À Villeurbanne, la 43e édition du Festival du film court a vu Bitume de Léo Blandino décrocher le Grand prix, soit tout de même 4 000 euros offerts par la municipalité et une diffusion dans le cadre du dispositif régional d’avant-séance Mèche courte.
L’effet de mes rides, réalisé par Claude Delafosse, a reçu le Prix de la meilleure création animée, tandis que Les silencieux de Basile Vuillemin se voyait attribuer celui de la production. Autre prix spécifique à la manifestation rhodanienne, le Prix de la Liberté a distingué Ce qui vient la nuit de Marion Jhöaner. Enfin, le Prix du public est revenu, ex-aequo, à L’augmentation de Régis Granet, opus du Nikon Film Festival, et le film d’animation L’air de rien de Gabriel Hénot-Lefèvre.
Autre fief majeur du court métrage, Aix-en-Provence a conclu la 40e édition de son Festival tous courts par une remise de prix voyant l’atmosphérique Warsha de Dania Bdeir (photo de bandeau) triompher à nouveau, poursuivant ainsi une très belle carrière qui pourrait bien l’amener aussi en finale des prochains César. Le Prix du jury est, lui, allé au film hongrois Branka, réalisé par Ákos K. Kovács (photo ci-dessous), qui se déroule dans ce qui était la Yougoslavie au tout début des années 1990.
Alvaret de Maria Eriksson-Hecht a été retenu au tableau d’honneur pour son scénario et Split Ends d’Alireza Karemipour pour son audace. L’impressionnant Masques, d’Olivier Smolders, a obtenu une mention spéciale (en attendant d’être chroniqué dans Bref 128), tout comme O que resta, du Portugais Daniel Soares, qui repart aussi de l’arrière-pays provençal avec le Grand prix du jury de la 8e Compétition expérimentale.
Le Prix du jury de cette section désormais solidement installée permet en outre au Passage du col de Marie Bottois de démarrer au mieux sa carrière, avant de se voir aussi évoquer dans le prochain numéro de Bref, à paraître fin janvier 2023.
Le jury jeune a de son côté mis le cap vers l’Islande et Nest, réalisé par Hlynur Pálmason, avec une mention accordée au court métrage d’animation Loop de Pablo Polledri. Salin, réalisé par Anne-Marie Bouchard, a été primé par France 3 et sera diffusé prochainement dans l’émission Libre court. Et UniFrance a pour sa part choisi Ici s’achève le monde connu d’Anne-Sophie Nanki (photo ci-dessous) – qui propulse dans les Antilles du XVIIe siècle – et, sur le volet “expé”, l’un des derniers opus de (La)Horde : Ghosts.
Au Poitiers Film Festival, dévolu aux œuvres d’écoles, il y a toujours beaucoup de médailles décernées et il est difficile de les passer en revue intégralement, mais le palmarès de la section “So French !” mérite de se voir détaillé, avec un Prix du jury décerné au documentaire Après le rouge de Marie Sizorn (IUT de Corse) et les doublés réalisés par Contretemps, œuvre animée issue des Gobelins (Prix du jury étudiant international et Prix L’Extra Court, photo ci-dessous), et par Les rencontres des quatre saisons, réalisé par Zéphir Blanc à l’École Louis-Lumière (Prix du jury lycéen et Prix du public).
Pour la compétition internationale, le Grand prix aura été autrichien, à travers Go West de Markus Zizenbacher (de la Filmakademie de Vienne) et le Prix spécial du jury polonais, via Diabeł de Jan Bujnowski (de l’école de Lodz). Le public a fait porter ses suffrages sur Ice Merchants de João Gonzalez, cette œuvre d’animation découverte lors de la dernière Semaine de la critique à Cannes.
Les auteurs sont rois à l’ombre du Lion de Belfort également et la 37e édition d’Entrevues n’a pas failli à la tradition, avec pour ce qui est des films d’une durée inférieure à une heure un Grand prix André S. Labarthe remis à Koban Louzoù (photo ci-dessous), signé Brieuc Schieb et déjà sélectionné auparavant au FIFIB à Bordeaux. Le film dure 59 minutes, donc pile en dessous du cap d’être considéré comme un long… C’est quasiment le cas également pour Tutto apposto gioia mia, de Chloé Lecci López, lauréate du Prix du public pour le court métrage nonobstant ses 55 minutes de projection.
Pour les longs, signalons la présence au du tableau d’honneur de Wissam Charaf, Prix du public pour le long métrage avec Dirty, Difficult, Dangerous, et de Pascal Ragnati, récipendaire du Prix Gérard Frot-Coutaz pour son décoiffant I comete. Pour ce qui est de la principale récompense belfortaine, à savoir le Grand prix Janine-Bazin, c’est le documentaire franco-italo-brésilien É noite na América d’Ana Vaz, d’une durée de 1h06, qui l’a emporté.
En évoquant le nom de Bazin, profitons-en pour mentionner et saluer le tout nouveau Prix André-Bazin mis en place par les Cahiers du cinéma à l’attention d’un premier long métrage et on apprécie pour une fois la précision, qui tranche avec l’expression de “premier film” trop systématiquement utilisée d’habitude.
Le jury 2022, où siégeaient entre autres Arnaud Desplechin et Lyna Khoudri – a choisi Hit the Road de Panah Panahi, présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs, et très bien accueilli par la critique. Son auteur est passé par l’Université des Arts de Téhéran et avait signé un court expérimental, le bien nommé The First Film, justement, en 2009.
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