La Semaine de la critique 2023 à la Cinémathèque française
Les cinéphiles parisiens vont à nouveau se presser rue de Bercy, jusqu’à mardi prochain (le 12 juin), pour découvrir tous les films de la 62e édition de la Semaine de la critique.
C’est un rendez-vous traditionnel que cette reprise de la sélection de la Semaine de la critique à la Cinémathèque française, comprenant tous les longs présentés en mai à Cannes, ainsi que trois séances de courts métrages.
La compétition sera déployée sur deux séances, le samedi 10 juin à 15h et le lundi 12 juin à 16h, se composant de dix titres, parmi lesquels le doublement primé Boléro, de Nans Laborde-Jourdáa (voir notre article sur le palmarès de la section). On a très envie de mettre en avant également Corps scintillants, de la Portugaise Inês Teixeira (photo de bandeau), qui confirme la richesse de ce cinéma d’auteur voyant toujours de nouveaux talents émerger. Un portrait complexe, derrière des apparences de simplicité, d’une jeune fille de 16 ans, magnifiquement filmée lors de ce week-end à la campagne dans la famille d’un camarade de classe, au cours duquel elle fait certaines découvertes, loin des clichés.
Autre chronique adolescente, originale dans le récit et assez pop, The Real Truth About the Fight d’Andrea Slaviček (photo ci-dessus), coproduction entre Croatie et Espagne, joue avec les points de vue – dont le nôtre – et montre que la réalité bordélique dans les collèges est la même à peu près partout en Europe…
Venu d’Espagne également, Contadores d’Irati Gorostidi Agirretxe (photo ci-dessous) plonge dans les conflits sociaux ayant éclaté dans l’industrie métallurgique à la fin des années 1970, dans une ambiance rappelant, façon sépia, celle du récent long métrage de Mathias Gokalp L’établi, alors que s’évaporent peu à peu les espoirs que le Grand soir survienne…
La séance spéciale, proposée le vendredi 9 à 16h, est aussi à ne pas rater, réunissant notamment le musical Stranger, coréalisé par Jehnny Beth (qui opère aussi devant la caméra) et Iris Chassaigne, déjà en vue à la Semaine l’an dernier avec Swan dans le centre, et Pleure pas Gabriel, la nouvelle œuvre – très réussie – de Mathilde Chavanne. Ou le récit d’une folle nuit pour le personnage principal du film, anti-héros mélancolique et sensible brûlant d’être aimé, qui foire sa tentative se suicide et attire l’attention de sa voisine, jouée par Tiphaine Raffier, qu’on est heureux de retrouver, une poignée d’années après La chanson, dans cet univers drôle, tendre et insolite.
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