News 13/04/2024

Des courts d’Arte sur grand écran à la Cinémathèque française

Le prochain rendez-vous du lundi du cycle permanent “Aujourd’hui le cinéma” permettra à Arte de présenter une sélection des derniers courts métrages soutenus par la chaîne. Ce sera le lundi 22 avril, à 20h, en salle Jean-Epstein et en présence d’Hélène Vayssières.

Les programmes courts d’Arte sont régulièrement conviés à la Cinémathèque française, afin de présenter les dernières productions ayant bénéficié de l’aide de la chaîne. Six d’entre elles seront ainsi visibles rue de Bercy lors d’une séance qu’ouvrira le déjà célèbre Maurice’s Bar de Tom Prezman et Tzor Edery, qui a pour l’heure voyagé dans de nombreux festivals et qui figure dans le cahier critique du dernier Bref. Axé autour de la personnalité du patron de la première boîte de nuit queer de Paris, dans les années 1920, le film aborde aussi le motif de la déportation et s’impose par son graphisme à la palette chromatique étendue et jouant sur les contrastes.

Autre film d’animation au programme, La mort du petit cheval de Gabrielle Selnet, confectionné à la Poudrière et narrant de manière drolatique la tentative d’une jeune femme de s’émanciper de sa mère en prenant son propre appartement, mais c’est sans compter sur quelques aléas extérieurs. Cette réalisation en solo de l’une des trois pointes du triangle du film d’école des Gobelins Au revoir Jérôme !, qui est actuellement à voir sur notre plateforme, sera aussi projeté dans le cadre de notre séance “Déjà demain” du lundi 6 mai, au MK2 Odéon, côté Saint-Michel.

Également animé, Gigi de Cynthia Calvi (visuel ci-dessus) brosse le portrait de la femme transgenre dont le surnom donne son titre au film. Elle-même assure la voix off, entre enthousiasme joyeux et gravité. Un trajet de vie parfaitement adapté au registre du documentaire d’animation, promis à une large diffusion dans les mois à venir.

Côté fiction, il est aussi question d’identité dans La vérité de Malou Lévêque (photo ci-dessous), qui n’est ni celle de Clouzot, ni celle de Kore-eda. Cette vérité transparaît au gré d’un court épisode de la vie de deux amis, Keny et Dounia. Ils font partie de la même petite bande, où chambrages et noms d’oiseaux sont de mise, mais vont faire un tour en duo sur les rochers des calanques près de Marseille. Keny dévoile un secret à celle qui, sous ses airs de parfait garçon manqué (“masculine”, aurait-elle été qualifiée en d’autres temps), l’attire sans doute au-delà d’une simple amitié. Simple et intense, offrant une variation originale sur un schéma rôdé.

The Ballad, de Christofer Nilsson, emmène en Scandinavie, où un livreur à vélo apporte le dîner d’un couple aisé et met le doigt dans un engrenage tordant, le conduisant à s’enfermer dans la maison de ses clients, restés pour leur part sur leur terrasse… Un instantané de nos sociétés, gangrénées par les a priori, sur un territoire caustique où plane l’ombre de Ruben Östlund.

La projection se fermera sur Palestine Islands, de Nour Ben Salem et Julien Menanteau (photo de bandeau), qui mène également une belle carrière en festivals, trouvant des résonances évidentes avec l’actualité depuis l’automne, sur un ton de comédie n’excluant pas de dresser des constats bien sentis sur la réalité des habitants de ces contrées troublées et où le simple désir de voir la mer peut devenir une périlleuse aventure aux écueils infranchissables. Loin du manichéisme, de surcroît, ce qui est toujours plus nécessaire.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Maurice’s Bar et Palestine Islands récompensés à Paris Courts devant 2024.