Livres et revues 04/05/2021

Un “Zapping du cinéma” chez Larousse

Au-delà de son titre, cette édition Larousse n’est pas que ludique, mais permet de reparcourir toute l’histoire du 7e Art en “picorant” de façon finalement assez plaisante.

L’époque est à la rapidité sous toutes ses formes, on connaît bien désormais la chanson, celle des (prétendues ?) difficultés de concentration des jeunes générations sur le temps d’un long métrage (d’où, en partie, le triomphe des séries), et même d’un match de foot, paraît-il. Alors que dire de la lecture d’un livre, y compris de cinéma ?

Un tel “Zapping” aux multiples entrées apparaît par conséquent particulièrement adapté et la surprise est que le parcourir apporte aussi un possible plaisir pour qui ne partage pas ces exigences de simplification des “efforts”… On a du métier chez Larousse, c’est peu dire, et le tour d’horizon proposé s’articule autour de 150 thématiques bien définies, variées et n’oubliant pas grand chose, finalement, de cette riche histoire débutée en 1895.

Évidemment, la baseline de l’entreprise – “l’essentiel de ce qu’il faut savoir” – ne laisse pas entrevoir a priori une place conséquente pour le court, mais quelques entrées permettent d’évoquer, outre les formats du temps des pionniers, Fatty Arbuckle, Un chien andalou de Luis Buñuel, Tex Avery, Voisins de Norman McLaren, La jetée de Chris Marker Le bunker de la dernière rafale de Caro et Jeunet, F. J. Ossang, Eugène Green, Bill Viola, Youri Norstein, Agnès Varda, Pierre Étaix (photo de bandeau) et même le Festival de Clermont-Ferrand lui-même.

Une autre tendance de cette version augmentée est à relever, celle de placer le curseur vers davantage de parité et les femmes semblent en effet plus présentes qu’à l’ordinaire, à travers les super-héroïnes, les cinéastes d’animation, Kathryn Bigelow, Jane Campion, Céline Sciamma ou encore celles qui “ont fait Hollywood”. Même des pages sur le cinéma militant s’en font écho, avec un focus consacré à Carole Roussopoulos.

Parmi les entrées les moins attendues, on trouvera par exemple “Reines de l’horreur”, “La Belgique, pays de cinéma” ou “10 cinéastes français oubliés” (parmi lesquels Jean-François Adam et son Retour à la bien aimée, photo ci-dessus), le tout dans un souci de richesse d’illustration, évidemment. Et dans son genre, cet ouvrage de vulgarisation se défend plutôt pas mal…

Christophe Chauville

Le zapping du cinéma, par Mélanie Boissonneau, Quentin Mazel et Benjamin Barbier, éditions Larousse, 328 pages, 19,95 euros.
Paru le 7 avril 2021.

À lire aussi :

- Sous nos yeux d’Iris Brey et Mirion Malle, disponible aux éditions La Ville brûle.