Livres et revues 16/09/2020

L’amour du cinéma français : un premier numéro pour “FrenchMania”

La période n’est sans doute pas des plus propices pour la presse, spécialisée de surcroît, mais un nouveau “mook” vient pourtant de naître, lié à un site du même nom : “FrenchMania”.

Alors que la revue La septième obsession s'apprête à fêter ses 5 ans en changeant de formule et que So Film poursuit son chemin sans encombres apparents, un nouveau titre vient de débouler, à la parution semestrielle et disponible en librairie ou sur abonnement. Il se présente, à l'instar de Bref, comme un mook, même si on n'utilise plus tellement le mot par rapport à il y a une poignée d'années. FrenchMania est lié au site éponyme fondé par Franck Finance-Madureira, qui assure la rédaction en chef du volet papier en binôme avec Ava Cahen, bien connue des cinéphiles lecteurs et auditeurs d'émissions de cinéma.

Au sommaire de ce premier numéro estampillé automne-hiver 2020, derrière une couverture bleu-blanc-rouge à vrai dire très "unifrancienne” (de façon subliminale ?), un sommaire plutôt riche se place sous la baseline assumée de porter “un regard amoureux sur le cinéma français et francophone”. On se méfie un peu de l'épithète avancé depuis cette époque où sévissaient Marc Esposito et autres Jean-Pierre Lavoignat dans le ravissement béat systématique des Première puis Studio Magazine des années 1980, mais on se rassure d'y échapper en réalité en bonne partie. L'époque a changé et on trouve au sommaire pas mal de noms familiers de nos colonnes ou pages web, avec l'éminent Yann Gonzalez en guise de MC (même si son nom est – oh la bourde ! – mal orthographié). Il est ensuite question des héritiers des tutélaires Claire Denis et Leos Carax, à savoir Léa Mysius, Morgan Simon, Bertrand Mandico, Anna Cazenave-Cambet et Mati Diop. Les générations émergentes sont au cœur de l'attention éditoriale et on retrouve également au générique Sébastien Marnier (qui propose un “moodboard”, document de travail réalisé par ses soins pour un prochain projet), Garance Marillier, Antony Cordier ou encore Laetitia Dosch.

L'animation et le documentaire ne sont pas oubliés, avec notamment un dossier sur Agnès Varda (avec sa fille Rosalie dans les archives de la rue Daguerre), et les séries ou les nouvelles technologies ont aussi trouvé leur place, tout comme d'intéressantes enquêtes de fonds, telle celle sur la nécessaire quête de la parité, menée par Véronique Le Bris. Cette dernière n'est pas la seule contributrice venue d'autres horizons et connaissant finement le cinéma et ses différents territoires, les signatures d'Ariane Allard, Alex Masson ou Xavier Leherpeur pouvant ainsi être mentionnées. Souhaitons à ce nouvel équipage que l'aventure se poursuive au long cours, en pardonnant les quelques noms propres esquintés (par exemple Elli Chouraqui au lieu d'Élie) ou des cafouillages de mise en page qui peuvent toujours survenir, et pas seulement lors des premiers temps de la vie d'une revue !

Christophe Chauville

FrenchMania n°1, automne-hiver 2020, Éditions du Rocher, 180 pages, 18,90 euros.
Disponible depuis le 2 septembre 2020.

À lire aussi :

- Le numéro 1 de Blink Blank, revue du film d'animation.

- Garance Marillier en pleine lumière.