En salles 25/08/2020

Des actrices à l’affiche

Il n’y a pas que “Tenet” pour atterrir dans les cinémas en ce dernier mercredi aoûtien. “Effacer l’historique” et “Pompéi” sont également à découvrir, permettant en outre de retrouver des comédiennes qu’on a aussi pu apprécier sur des formats courts.

On n'avait plus croisé la jeune Garance Marillier au cinéma depuis le saignant Grave, de Julia Ducournau, sorti au printemps 2017. Elle a certes fait partie depuis de la distribution de la série Ad vitam de Thomas Cailley, mais on se réjouit de la retrouver grâce à Pompéi, de John Shank et Anna Falguères (photo de bandeau), un premier long métrage (le premier nommé ayant signé plusieurs courts métrages). Elle y est Billie, une jeune fille débarquant avec ses parents – Garance a 22 ans, mais fait toujours moins, elle est toujours une ado crédible… – dans un coin paumé d'une province profonde et tombant sur des lascars vivant d'expédients pas très catholiques, dont un gusse à gueule d'ange, joué par Aliocha Schneider, le petit frère de Niels, dont elle tombe raide dingue, modifiant dangereusement l'équilibre précaire des lieux. Le film souffre d'une écriture un peu trop ténue, mais la jeune comédienne découverte dans Junior de Julia Ducournau, déjà, convainc dans un rôle évoquant les paumées romantiques de la pop culture américaine, baladant un érotisme discret et caressant quelque psychose borderline. On rappelle aussi que la confirmation était pour elle passée par un autre court devenu déjà classique, Ce n'est pas un film de cow-boys, de Benjamin Parent, lui aussi familier des habitués de Brefcinema. Hotaru, de William Laboury (2016), mérite également d'être cité au sein de cette filmographie commençante et dont Pompéi constitue potentiellement une nouvelle étape importante.

N'entretenant absolument aucun rapport avec ce dernier, Effacer l'historique de Gustave Kervern et Benoît Delépine (photo ci-dessus : © Les Films du Worso / No Money Productions), variation très réussie sur les vicissitudes d'une existence d'individu lambda à l'ère 2.0 et de ses réseaux prétendument sociaux, permet de savourer les performances de deux comédiennes qui épatent toujours : Blanche Gardin et Corinne Masiero. La première tente de sauver la face après avoir tourné, ivre morte, une sextape avec un sale type rencontré dans un bar ; la seconde, chauffeur VTC, ne comprend pas pourquoi elle n'a sempiternellement qu'une seule étoile sur son site, cercle vicieux de toutes les difficultés économiques pour sa petite entreprise. Formant un trio inédit avec Denis Podalydès, ces deux-là valent le déplacement, ce qui ne surprendra bien sûr personne ayant pu voir ici même Sur un Air BnB de Zazon Castro (pour Gardin) et Je les aime tous de Guillaume Kozakiewiez – qui n'est pas une comédie ! – ou Tourette et péroné de Justine et Germain Pluvinage (pour Masiero, flanquée dans le second cité de son frangin Gilles).

Christophe Chauville

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