Travelling illuminé par les “Lumières du Nord”
Il n’y a pas que Clermont-Ferrand à occuper le terrain sur la première semaine de février : Travelling prend place à Rennes entre le 4 et le 11 février, avec ses traditionnelles compétitions de courts métrages et un focus sur Stockholm, d’une très alléchante richesse.
On ose espérer que la décrue se sera opérée d’ici là dans la région de Rennes et sa métropole et que les cinéphiles pourront pleinement profiter de la 35e édition du festival Travelling, qui met la Suède – et plus particulièrement sa capitale – à l’honneur cette année.
Bien sûr, tous les plus grands noms de cette cinématographie scandinave toujours brillante seront convoqués, avec en ouverture le sublime Elvira Madigan de Bo Widerberg (photo ci-dessus), indissociable des notes du 21e concerto de Mozart qui le portent, et vice-versa… De Bo Widerberg, on pourra voir neuf autres longs métrages, distribués par Malavida Films (en amont d’une grande opération de réédition prévue cet été), parmi lesquels Le péché suédois, Amour 65 ou encore La beauté des choses.
Il y aura aussi – forcément – du Bergman (avec huit classiques absolus, dont Le septième sceau, Les fraises sauvages et l’à peine moins connu Jeux d’été, en plus de L’heure du loup en ciné-concert sous la houlette d’Olivier Medrano), mais aussi des films de Roy Andersson, Ruben Östlund, Mai Zetterling (réalisatrice redécouverte l’an dernier) et d’autres (citons Together de Lukas Moodysson, Sami, une jeunesse en Laponie d’Amanda Kernell, Paradise is Burning de Mika Gustafson, etc.).
Le court ne sera nullement absent de cet ample panorama, à travers les singulières œuvres d’animation de Niki Lindroth Von Barr (comme Min Börda), les cultissimes propositions (sonores, notamment) de Johannes Sjtärne Nilsson et Ola Simmonsson (en premier lieu Music for an Appartment and Six Drummers) et de mémorables succès de festivals comme Le dernier chien du Rwanda, de Jens Assur, qui remporta le Grand prix de la compétition internationale à Clermont-Ferrand en 2007 (photo ci-dessous), ou le vertigineux Hopptornet, documentaire de Axel Danielson et Maximilien Van Aertryck déjà apprécié sur Brefcinema.
N’oublions pas ce volet fondamental de l’ADN de Travelling que les deux compétitions de courts, dont celle qui s’adresse aux jeunes publics, divisée en programmes junior correspondant à des tranches d’âge précises et où l’on pourra retrouver par exemple Moineaux de Rémi Durin, L’arrivée des capybaras d’Alfredo Soderguit ou encore Hello Summer de Martin Smatana et Veronika Zacharova (visuel ci-dessous).
Beaucoup d’autres propositions seront destinées aux plus jeunes spectateurs, notamment une carte blanche à Émilie Tronche, le programme Une guitare à la mer, Le roi et l’oiseau en ciné-concert et des “nouvelles du monde” consistant en une série de courts internationaux accessibles à partir de l’âge de 10 ans.
Du côté de la toujours très suivie section compétitive Urba[Ciné], il y aura onze titres, parmi lesquels les tout récents nommés aux prochains César Boucan de Salomé Da Souza et Ce qui appartient à César de Violette Gitton, mais aussi Qu’importe la distance de Léo Fontaine, Les belles cicatrices de Raphaël Jouzeau, Maison blanche de Camille Dumortier, etc. La remise des prix se déroulera le dimanche 9 février à 14h15 au Cinéma Arvor.
D’autres courts seront à voir, liés à la Région Bretagne, dont À marée haute de Camille Fleury (photo ci-dessous), Après Anna de Lucie Plumet, Plus douce est la nuit de Fabienne Wagenaar, Paris Saint-Charles de Joséphine Ha ou encore l’inévitable L’homme qui ne se taisait pas de Nebojša Slijepčević.
Beaucoup de séances spéciales proposeront des films projetés en avant-première (L’attachement de Carine Tardieu, Mikado de Baya Kasmi, Ce n’est qu’un au revoir de Guillaume Brac – flanqué de son moyen métrage jumeau Un pincement au cœur – ou encore le splendide When the Light Breaks de Rúnar Rúnarsson, etc.) ou inédits, comme le documentaire Trans Memoria de Victoria Verseau (photo de bandeau), récompensé au dernier Festival Entrevues de Belfort et qui fera l’objet d’une “étude de cas” en accès libre à toutes et tous.
À lire aussi :
- Les courts nommés aux César 2025.
- Le programme du Festival de Clermont-Ferrand 2025, qui se tient en parallèle.