Festivals 20/10/2021

L’explosion des prix !

Il y a prix et prix… Ceux de l’essence et du gaz s’envolent, nous dit-on, mais ceux qui ont été remis un peu partout depuis deux semaines ont au contraire fait beaucoup d’heureux !

On ne sait littéralement plus où donner de la tête, les communiqués de presse tombant les uns après les autres depuis quelques jours. C’est donc à un tir groupé de lauréats que nous vous invitons : que chacun(e) retienne bien son souffle !

À Nice, Un festival, c’est trop court ! a vu pas moins de 18 prix décernés, on n’en citera donc qu’une poignée, du Grand prix attribué à Dieu n’est plus médecin de Marion Le Coroller, également présélectionné pour les César 2022 (photo de bandeau) au Prix Courts d’ici remis à l’épatant Grande vitesse de Manon Kneusé en passant par le Prix spécial du jury revenu à Haut les cœurs d’Adrien Moyse Dullin, déjà incontournable, ou par le Prix étudiant à Tuffo pour Jean-Guillaume Sonnier. 

Du côté de la comédie, le Festival du court métrage d’humour de Meudon a vu triompher Erratum de Giulio Callegari (Grand prix du jury et prix d’interprétation pour Aurélia Petit et Frédéric Blin), alors qu’Avant-garde de Maxime Azzopardi et Adrien Guedra-Degeorges (photo ci-dessous) a décroché le Prix du public et celui de la jeunesse, pour un doublé également.

Pour ce qui est du FIFIB, à Bordeaux, le Grand prix de la compétition française courts métrages est allé à Palermo sole nero de Joséphine Jouannais, produit par le Grec. On est heureux aussi qu’une mention spéciale de la compétition “contrebande” soit venue distinguer Elles allaient danser de Laïs Decaster et qu’un “Prix du meilleur auteur de court métrage”, toutes compétitions confondues, mette en valeur le superbe et bouleversant Tchau tchau, signé de la toujours brillante Cristèle Alves Meira.

Non loin de là, quelques jours auparavant, le Festival de Contis avait permis à Emmanuel Tenenbaum de repartir avec le Grand prix pour Free Fall, en même temps que Geordy Couturiau – le “papa” de Lucienne mange une auto – séduisait le public du festival avec La flûte enchantée au titre mozarto-bergmanien (photo ci-dessous). Le Prix du jury jeunes, lui, a vu deux ex-aequo se tirer la bourre : Solarium de Jonathan Koulavsky et l’inépuisable Souvenir souvenir de Bastien Dubois.

Ce dernier a du reste gagné un autre énième trophée au Festival War on Screen, recevant à Châlons-en-Champagne le Prix du meilleur court métrage tout simplement, tandis que le déjà cité Free Fall remportait les suffrages du public de la manifestation.

Autre destination, en direction du Pays basque, avec le Festival international du film de Saint-Jean de Luz où les plus satisfaits au final auront été Adrian Moyse Dullin, encore lui (Prix du jury pour Haut les cœurs), Valéry Carnoy (Prix du jury jeune pour Titan) et l’un des gagnants de Meudon, Giulio Callegari, dont l’Erratum a reçu le Prix du public. Notons que Nelson Ghrénassia, de Yukunkun Productions, a obtenu là-bas un fort mérité “Prix du producteur d’avenir”, bravo à lui.

Reprenons une respiration pour gagner Rouen, cette fois, où le Courtivore 2021 a sacré le documentaire Confinés dehors de Julien Goudichaud (Prix du public), Motus d’Élodie Wallace (Prix du jury jeunes/étudiants) et Kilt, cette comédie interprétée par Philippe Rebbot et signée de la toujours mystérieuse Rakel Ström (mention spéciale collégiens, photo ci-dessous).

Puisqu’on en est à évoquer les comédiens, revenons sur le tableau d’honneur du Festival Jean-Carmet de Moulins, à la faveur d’une 27e édition à l’issue de laquelle sont montés sur le podium des jeunes espoirs Zoé Héran pour À point d’Aurélie Marpeaux et Adil Dehbi pour son rôle dans Ça passe (issu d’une réalisation collective), tous deux primés par le jury, tandis que le public optait pour une jeune habituée des courts métrages, Armande Boulanger, à nouveau parfaitement à son aise dans Ourse de Nicolas Birkenstock, et Idir Azougli pour Sami la fugue de Vincent Tricon. Laïs Decaster a en outre reçu le Prix coup de cœur du jury junior pour Elles allaient danser, qui touche et ravit décidément toutes les tranches d’âge.

N’oublions pas la 3e édition du Festival du film social, où le franco-albanais The Van d’Erinik Beqiri a obtenu le Prix fiction et Petit samedi de Paloma Sermon-Daï (photo ci-dessous) celui du Tremplin du premier film, dont on souhaite qu’il lui porte effectivement chance…

Cap sur l’Île de Beauté également, avec le palmarès de Corsica.Doc 2021 et le Prix Corsica.Doc/ViaStella pour les courts et moyens métrages décerné au moyen métrage Silent Voice de Reka Valerik et le Prix jeune public pour les courts et moyens métrages à Carbón de Davide Tisato, une coproduction franco-helvéto-cubaine – hé oui, ça existe !

Des nouvelles de l’étranger pour continuer le tour d’horizon, à savoir le Festival du film francophone de Namur, en Wallonie, où Sandrine Stoïanov et Jean-Charles Finck ont bien mérité leur Prix de la mise en scène pour leur beau court métrage d’animation Le monde en soi. Concernant le Prix Arte, c’est la Bretonne Nolwenn Lemesle, de retour au format court avec Mauvaise troupe, qui aura été à la fête.

Pour être vraiment complets, il convient de conclure avec les festivals dédiés à des cinématographies étrangères en France, les lauriers du Festival des Antipodes ayant gratifié Roborovski, animation – avec hamster ! – signée de Tilda Cobham-Hervey et Dev Patel, à la fois du Prix Nicolas-Baudin du court métrage, attribué par un jury de lycéens de la région de Saint-Tropez, et le Prix du Public Australian Short Film Today. Autre production anglophone, Bound de l’Écossais Joe Carter, a reçu l’Hitchcock du public Shortcuts au Festival du film britannique de Dinard.

Pour le Panorama du cinéma colombien, qui a lieu à Paris, le Jury court métrage a mis en valeur une réalisatrice, Maria Cristina Perez Gonzalez, pour Todo es culpa de la sal, parallèlement au Prix du Jury étudiant court métrage remis à Dora sera de Jorge Caballero et celui du public à El renacer del caballero d’Andrés Jurado.

On n’est vraiment pas sûr de n’avoir oublié personne, mais ce n’est pas très grave, puisqu’on doute aussi sérieusement que quiconque ait pu arriver au bout de ce catalogue quasiment plus épais que l’édition 1978 de La Redoute… L’inflation des prix, de nos jours, c’est vraiment quelque chose !

Christophe Chauville

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