Des poils et des fessées : retour sur le 9e Festival du film de fesses
La neuvième édition du Festival du film de fesses a eu lieu fin juin à Paris dans des salles du réseau Dulac Cinémas. Longs et courts métrages ont été présentés en avant-première, et les traditionnelles – et bien nommées – Fessées du jury et du public ont été distribuées lors de la cérémonie de clôture.
Le FFF, festival dédié au cinéma érotique, propose chaque année une programmation foisonnante d’œuvres courtes audacieuses et surprenantes, queers et féministes, leur offrant un espace de diffusion précieux et important. Au FFF, la fiction et le documentaire côtoient l’animation, l’expérimental et le patrimoine, démontrant la diversité et la richesse des propositions cinématographiques qui existent dans ce genre encore souvent (et injustement) mal vu et mal diffusé.
Cette année, le festival a permis aux cinéphiles parisiens de découvrir des longs métrages de cinéastes déjà très connus dans le milieu du court métrage, dont Les reines du drame d’Alexis Langlois (présenté lors d’une cérémonie d’ouverture qui s’est transformée, à a fin de la projection, en karaoké) et Eat the Night (photo ci-dessus), le deuxième long métrage des prolifiques Caroline Poggi et Jonathan Vinel, dont la sortie en salles est prévue le 17 juillet.
D’autres longs métrages y ont aussi été projetés, notamment Anhell69, un documentaire hybride colombien de Theo Montoya, Community Action Center d’A.K. Burns (présenté par le collectif de cinéma pornographique La Branlée), Nous 2 de l’artiste et écrivain Guillaume Dustan (photo ci-dessus), et Motel Destino du réalisateur brésilien Karim Aïnouz, présenté en clôture du festival dans la foulée de sa sélection en compétition au Festival de Cannes.
Le programme du festival n’était pas à court de courts aussi, avec de nombreux courts et moyens métrages présentés lors de plusieurs séances. Le moyen métrage documentaire Les fiancées du sud d’Elena López Rivera (photo ci-dessus), sélectionné à la Semaine de la critique et lauréat de la Queer Palm, a notamment été projeté en avant-première, ainsi que quatre films récemment restaurés du cinéaste et activiste américain Pat Rocco dans la cadre de la rétrospective thématique “À poil”.
Le jury, composé cette année de l’actrice, autrice et historienne de l’art Hortense Belhôte, l’autrice, performeuse et comédienne Naelle Dariya et la coordinatrice d’intimité Manon Lugas, a aussi décerné la traditionnelle Fessée du jury à l’un des dix films en compétition. Le prix est revenu cette année au film XXX de Marie Ward (photo ci-dessus), un film essai hybride qui mélange fiction, documentaire et archives dans un processus cathartique et déroutant d’inversion de violences, et de réparation symbolique des représentations de cette violence.
Le public a, pour sa part, donné sa Fessée à La passion selon Karim d’Axel Würsten (photo de bandeau et photo ci-dessus), un film coming of age comique sur un scout qui doit interpréter le rôle de Jésus dans une pièce de théâtre sur la vie du prophète. La pièce commence à devenir un peu trop réaliste cependant, quand le jeune acteur se lance dans une quête d’expérimenter l’extase telle que Jésus l’a vécue sur la croix. Deux prix bien mérités !
C’est donc fini pour cette année, mais on a déjà hâte pour l’année prochaine et la 10e édition de ce festival devenu incontournable dans le calendrier cinéphilique parisien !
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- Sur l’édition 2023 du festival.