Festivals 20/09/2025

25 ans pour “Un festival, c’est trop court !”

Le Festival européen du court métrage de Nice, joyeusement sous-titré “Un festival, c’est trop court !” avait connu sa première édition en l’an 2000. Toujours piloté par l’association Héliotrope, il fêtera donc son 25e anniversaire entre le 3 et le 10 octobre. Nous en sommes de nouveau partenaires et avons posé quelques questions à son fondateur et vaillant directeur, Laurent Trémeau, sur ce millésime exceptionnel.

Vous avez fondé “Un festival, c’est trop court !” à Nice en 2000, quels souvenirs gardez-vous de la période des débuts ?

L’association Héliotrope existait alors depuis trois ans et nous organisions “Un soirée c’est trop court” au cinéma Rialto, avec Gilles Colpart, conseiller à la programmation (également critique de cinéma et ancien collaborateur de Bref, NDLR).

Et puis, la Cinémathèque de Nice a décidé d’accueillir le festival : la première édition était enfin sur les rails ! Nous n’avions pas de bureau, nous étions déjà en télé-travail ! Je me souviens qu’à une ultime réunion de préparation avec des partenaires, je disais qu’il ne manquait plus qu’un présentateur pour la soirée d’ouverture ! Depuis, on a trouvé…


Love Me or Leave Me Alone de Duane Hopkins, Grand prix du festival en 2004.

Comment le festival a-t-il évolué depuis et de quelle façon s’est-il imposé dans le paysage local, régional, mais aussi national ? Et comment avez-vous réussi à fidéliser un public autour de ce rendez-vous ?

Nous nous sommes beaucoup inspirés des festivals d’Aix-en-Provence et de Clermont-Ferrand, que j’arpente depuis 1996. Et puis, le partenariat avec le magazine Repérages, jusqu’en 2010, fut important, aussi, pour défricher du côté des nouvelles images et faire connaître Héliotrope au-delà de Nice.


L’espace commun de Raphaële Bezin, Prix “Expérience” du festival en 2019.

De quelle façon ce premier quart de siècle sera-t-il célébré lors de l’édition 2025 de la manifestation ? Y aura-t-il des séances spéciales au sein dans la programmation ?

Nous ouvrirons en plein air au cœur de la friche culturelle de Nice, le 109, avec du cinéma, de la danse et de la musique. Et dès le lendemain, alors que la compétition européenne démarrera, nous organiserons une grande soirée des 25 ans, avec une séance de coups de cœur de l’équipe, une battle de doublage (co-animée par Jean Boiron-Lajous, réalisateur, et Bénédicte Hazé, directrice du cinéma La Baleine à Marseille) ou encore une boum des cinéphiles…

Il y aura aussi des avant-premières, comme celles de Kika d’Alexe Poukine et de Laurent dans le vent d’Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon.


Nest de Hlynur Pálmason (2022), présenté en 2025 parmi les “coups de cœur” de l’équipe du festival.

Qu’est-ce qui guide vos choix pour établir vos différents volets de compétition et votre programmation en général ?

Nous continuons d’être attentif à tous les cinémas, comme le moyen métrage, l’expérimental, le documentaire et une ouverture à l’Europe élargie. Et en cette saison de Biennale des Arts et de l’Océan à Nice, plusieurs projets – comme un événement Jean Painlevé/Momoko Seto ou la projection de La pointe courte d’Agnès Varda sur la Baie des Anges, en septembre – ont permis de marquer cette année exceptionnelle et d’annoncer nos 25 ans.


Hors-saison de Jean Boiron-Lajous, long métrage documentaire présenté en séance spéciale en 20205.

Quels enjeux voyez-vous pour les vingt-cinq prochaines années du festival et que peut-on, en tant que partenaire, vous souhaiter ?

Nous vieillirons ensemble ! L’année prochaine, nous comptons bien participer aux 50 ans de la Cinémathèque de Nice, en plongeant dans les archives, sans trop nous préoccuper de l’IA. Enfin, il faudra bien, car nous allons en montrer cette année… Nous avons beaucoup initié et participé à la stimulation de la création à Nice et sa région, avec des projets comme la Résidence du Sud. Je nous souhaite des films, des auteurs, et des lieux de diffusion dignes d’une scène artistique niçoise qui ne demande qu’à éclore !

Propos recueillis (par mail) par Christophe Chauville

Photo de bandeau : Zone blanche de David Noblet, en compétition “Courts d’ici” en 2025.

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