En salles 03/04/2023

Un chef-d’œuvre signé Youri Norstein

Toujours sur la brèche sur le terrain du cinéma de patrimoine, Malavida Films réédite ce bijou de l’histoire du cinéma d’animation, signé du Russe Youri Norstein et proposé en version restaurée. Le petit hérisson dans la brume et autres merveilles, composé de quatre courts métrages d’animation au total, sera visible sur grand écran à partir du 5 avril.

Dans le contexte actuel, une certaine défiance peut s’exprimer envers ce qui touche à la Russie, mais il serait dommage de s’arrêter à cette possible réaction épidermique et se priver ainsi de voir ou revoir Le petit hérisson dans la brume, de Youri Norstein (on ne sait d’ailleurs plus tellement comment écrire son prénom…), d’autant que ce dernier a, dès février 2022, signé une déclaration conjointe entre animateurs ukrainiens et russes de condamnation sans réserve de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

Ce court métrage en papier découpé réalisé en 1975, réédité aujourd’hui par Malavida Films, avait été élu en 2003 meilleur court métrage d’animation de tous les temps par un jury de critiques et animateurs (tandis qu’un autre film de Norstein, Le conte des contes, l’avait été en 1984 lors d’Olympiades de l’animation organisées en même temps que les J.O. de Los Angeles).

Beaucoup de choses ont forcément déjà été écrites à propos de ce joyau, qui célèbre l’amitié (entre le hérisson et un ourson) et propose une métaphore des angoisses intimes, enfantines surtout, lorsque les repères se voient brouillés, dans ce brouillard volontiers symbolique. Le film est, à l’occasion de cette réédition, proposé en outre dans une belle version française où interviennent les voix de doublage de Philippe Caubère, Bruno Raffaelli (de la Comédie-Française) et Anna Choupisson.

Outre ce classique absolu, les autres segments du programme, qui le précèdent et durent aussi peu ou prou dix minutes chacun, sont La moufle de Roman Katchanov (1967), dont la trame n’est pas celle du fameux conte maintes fois adapté (voir par exemple la déjà fameuse version tirée, en France, par Clémentine Robach en 2014) et qui participe aussi de l’animation en volume, puis deux “purs” dessins animés : Il était une fois un chien d’Édouard Nazarov (1982) et le chantant Le lionceau et la tortue d’Inessa Kovalevskaya (1974). Une mention pour le chiot en laine rouge de La moufle, vraiment trognon et pour lequel les jeunes spectateurs dès l’âge de 3 ans pourront s’enthousiasmer.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Sur un autre film de Norstein, déjà présenté sur Brefcinema : Le héron et le cigogne.

- Un long métrage d’animation à voir en salles en mars 2023 : Nayola, de José Miguel Ribeiro.