En salles 12/09/2023

Qui se souvient de l’ours Colargol ?

Retour vers le début des années 1970 et le temps de l’ORTF, où un ourson chanteur tout doux ravissait les têtes blondes (et les autres)… Cinéma Public Films le remet à l’honneur à partir de cette semaine par le biais d’un programme de 40 minutes destiné aux plus petits, présenté en version restaurée.

C’est moi qui suis Colargol, l’ours qui chante en fa, en sol…” Quand nous, enfants du début des années 1970, entendions résonner sur la deuxième chaîne (il y en avait trois…) les premières notes de la chanson de cette petite peluche animée, c’était, disons-le tout net, une petite épiphanie !

Arrivant pour la première fois sur grand écran, à travers trois courts métrages restaurés proposés par Cinéma Public Films au sein du programme Colargol, l’ours qui chante, parviendra-t-il à séduire aussi les plus jeunes spectateurs en 2023 ?

Le personnage avait en fait été créé il y a plus d’un demi-siècle – c’était en 1957, par Olga Pouchine – et était devenu dans les années 1960 le héros d’une série de livres-disques 45 tours (une autre antiquité oubliée !) au succès considérable. Et c’est entre 1970 et 1974 qu’était arrivée la série animée diffusée sur le petit écran, sous les bons augures d’Albert Barillé, fameux producteur et scénariste qui devait assoir encore un peu plus sa renommée par la suite avec les différentes séries "Il était une fois…” (l’homme, la vie, l’espace).

Le projet associa en coproduction la France et la Pologne (celle du Bloc de l’Est, bien sûr), la réalisation étant confiée à Tadeusz Wilkosz du studio d’animation polonais Se-ma-for, basé à Lódz. Concrètement, l’utilisation de la stop-motion anime la marionnette de Colargol – qui reste vraiment trognonne – et celles de tous ses amis, tandis que des incursions d’anim’ 2D rajoutent à l’enchantement, ce que le superbe travail remarquable de restauration et de remasterisation en haute définition, opéré d’après les négatifs 35 mm originaux, met en exergue pour cette initiative de distribution en salles.

Un matin à Bois-Joli, Un ours qui vole et Chez le roi des oiseaux sonnent donc comme trois illustrations joyeuses et colorées, sur les notes de la pétillante Mireille, dont le nom ne doit plus rien dire non plus aux moins de cinquante ans… Les autres savoureront comme il se doit le “Vive, vive Colargol !” qui ponctuait le dénouement de chaque épisode, sur le générique : vous reprendrez bien une petite madeleine ?

Christophe Chauville

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