“À travers les arts” : une rétro Straub/Huillet
Deux mois après la disparition de Jean-Marie Straub, Capricci Films lance en salles une rétrospective de 10 films, dont 6 courts ou moyens métrages consacrés au motif des arts, coréalisés bien entendu avec Danièle Huillet.
L’occasion est belle de replonger dans cette œuvre unique, quelques semaines après le décès de Jean-Marie Straub (c’était le 20 novembre dernier), avec cette rétrospective proposée par Capricci Films à partir du 18 janvier 2023, en versions restaurées 2K.
Six segments sont proposés pour mettre en lumière la façon dont le couple a intégré les arts à son œuvre en s’appropriant de grands auteurs européens comme Bach, Kafka, Heinrich Böll, Corneille, Mallarmé, Bruckner, Cézanne.., etc. Le cycle permettra donc de voir ou revoir Chronique d’Anna Magdalena Bach (1967), Othon (1969) et Amerika, rapports de classes (1984), mais également plusieurs œuvres de court ou de moyen métrage.
Machorka-Muff (1962, 18 minutes, photo ci-dessus) et Non réconciliés (1965, 52 minutes, photo de bandeau), seront logiquement reliés, adaptés tous deux d’écrits de Böll (respectivement une nouvelle et un roman) et revenant sur l’histoire récente de l’Allemagne. et un passé qui a alors naturellement le plus grand mal à passer… Toute révolution est un coup de dés (1977, 10 minutes, photo ci-dessous), le premier film en français du duo, d’après Mallarmé, accompagnera la Chronique… et Le fiancé, la comédienne et le maquereau (1968, 23 minutes) servira d’avant-séance de choix à Othon.
Plus récent – relativement –, Une visite au Louvre (2003, 48 minutes), inspiré par le livre Cézanne de Joachim Gasquet, sera précédé d’un court de 15 minutes, au titre à rallonge datant de 1972 et où pointe à nouveau l’ombre du péril fasciste : Introduction à la “Musique d’accompagnement pour une scène d’un film” d’Arnold Schoenberg.
À lire aussi :
- La disparition de Jean-Marie Straub.
- Une critique d’un autre court de Straub & Huillet : En rachâchant.
