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2014 - 22 minutes
France - Fiction
Production : Fluxus Films
synopsis
Selena, huit ans, se réveille d’un rêve étrange. Elle fouille dans une malle en bois et retrouve son déguisement de Blanche-Neige. Elle s’ennuie à mourir avec sa cousine dans leur maison de vacances du Portugal. Alors que leur grande cousine bronze dans le jardin, elles font le mur et volent un âne pour aller se baigner au barrage. Lorsqu’elles s’arrêtent dans un cimetière en chemin, Selena aperçoit la silhouette d’une vieille dame en noir, comme dans son rêve. Elle prend peur et s’enfuit alors, seule dans la forêt.
biographie
Cristèle Alves Meira
Née en 1983 à Montreuil, Cristèle Alves Meira est de double nationalité française et portugaise. Assurant des mises en scène de théâtre dès l'âge de 20 ans, elle réalise au Cap-Vert, en 2010, un premier court métrage documentaire : Som & Morabeza.
Suivront, notamment, deux fictions tournées dans le village de sa mère, au Portugal : Sol branco et Champ de vipères, sélectionné en 2016 à la Semaine de la critique, à Cannes, et l'amenant à participer, la même année, à la troisième promotion de “Next Step”, qui permet d’accompagner des cinéastes vers leur passage au long métrage.
Alors diplômée de l’Atelier scénario de la Fémis, elle signe, entre fiction et documentaire, lnvisível Herói, primé entre autres au Festival Silhouette à Paris, à Contis et à Brest.
Au printemps 2020, Cristèle Alves Meira se voit inspirer par la période de confinement liée à la pnadémie de Covid-19 un nouveau court métrage : Tchau tchau.
En 2022, son premier long métrage, Alma viva, est présenté au Festival de Cannes, dans le cadre de la Semaine de la critique. Il sort au Portugal en novembre de la même année, puis en France en avril 2023, après avoir été présenté au Festival Premiers plans d'Angers.
Critique
Une petite fille marche le long d’une route. La lumière est basse et seul son dos, nu, se détache dans ce paysage désert et inquiétant, avant que la surimpression d’un visage ridé, entouré d’un voile noir, ne vienne perturber ce rêve nocturne – est-ce un fantôme, un ange ? Ce n’est pas un hasard si le premier court métrage de fiction de Cristèle Alves Meira qui, avant cela, a eu d’autres vies (au théâtre, comme actrice, comme metteuse en scène, au cinéma aussi, du côté du documentaire), s’ouvre sur un songe d’enfant, tant son œuvre (et Alma viva, son bouleversant premier long métrage présenté à la Semaine de la critique en 2022, et actuellement en salles, ne viendra pas le nier) semble travaillée et traversée par des forces occultes et un rapport tout particulier à l’enfance, qui est sans doute, dans le regard de la cinéaste, l’âge qui sait le mieux les accueillir.
L’histoire ici est simple ; elle est celle de ces récits d’été, de ces souvenirs d’enfants où la moiteur d’une après-midi s’ouvre sur un moment de jeu, territoire fertile aux milles histoires. C’est Selena, huit ans, et sa cousine légèrement plus grande, Marina, qui connaissent l’expérience galvanisante de l’aventure, son excitation et ses dangers. Alors que leur grande cousine bulle au soleil, les petites profitent de son inattention pour vivre une journée rythmée de rencontres et de micro-évènements : un âne, un bar de village, un cimetière, une plage… Quand Selena se retrouve seule dans son costume de Blanche-Neige, héroïne du conte qu’elle se raconte, elle est à nouveau saisie par la vision de la femme en noir qui vient la visiter, reconnectant l’enfant avec l’au-delà.
En une journée, c’est un mouvement accéléré de la vie que connait Selena, un récit d’apprentissage où elle rencontre, successivement, des signes de mort, mais aussi de jouissance et donc de vie. Quelque chose, dans son bestiaire – âne, brebis égorgée – rend Sol branco semblable à une fable, un conte qui croit à la puissance des signes et au mystère de leur éveil ainsi qu’au poids de la transmission. Sol Branco est tourné dans la région portugaise de Tras-Os-Montes, dans le village de la mère de Cristèle Alves Meira, la même où se situe Alma viva. Et c’est aussi à un portrait de ce territoire-là qu’est tout entier dévoué le film, alliage savoureux, tendre et à la fois cocasse, d’un certain folklore autorisé par les fantasmes naïfs de celle qui les connaît par cœur, nourri par les histoires des grands-mères racontant leurs terres, et d’une acuité toute documentaire.
Marilou Duponchel
Réalisation et scénario : Cristèle Alves Meira. Image : Julien Michel. Montage : Cécile Frey. Son : Amaury Arboun. Interprétation : Tatiana Martins, Eliane Caldas et Cristèle Alves Meira. Production : Fluxus Films.