Warning: Invalid argument supplied for foreach() in /var/sftp/bref2020/include/plugins/bref/front.php on line 544

Warning: file_put_contents(): Only 0 of 566 bytes written, possibly out of free disk space in /var/sftp/bref2020/include/global/gencache.php on line 133
Extrait
Partager sur facebook Partager sur twitter

Raie manta

Anton Bialas

2022 - 31 minutes

France - Fiction

Production : Apaches Films

synopsis

"Raie manta" est un portrait fragmenté de trois figures en quête de brèches poétiques et émancipatrices dans une société de plus en plus autoritaire et asphyxiée, à Paris dans les années 2020.

Anton Bialas

De nationalité franco-suédoise, Anton Bialas est né le 13 juillet 1990 à Paris, d’une mère suédoise et d’un père allemand. 

Ses trois premiers films, Derrière nos yeux (2018), À l’entrée de la nuit (2020) et Groupe Merle noir (2021) ont été projetés dans de prestigieux festivals (la Berlinale, Visions du Réel à Nyon, le FID à Marseille, Brive, Pantin...).

En 2022, Raie manta s’inscrit dans la continuité de ces œuvres, portraits d’êtres marginaux cherchant l’instant où le réel et le désenchantement qui les entourent se voient renversés. Le film est sélectionné à la Semaine de la critique, à Cannes.

En parallèle de ses films, Anton Bialas a publié, en collaboration avec Kamilya Kuspanova, un livre de photographies inttitulé Début de siècle (édité chez Possession Immédiate en 2019).

Critique

Construit sous la forme d’un triptyque aux accents ultracontemporains, Raie manta joue de la simple juxtaposition de ses plans, situations et personnages pour faire jaillir du sens. Plus que le récit lui-même, fragmenté et minimaliste, ce sont les résonances et les échos entre les trois chapitres qui dessinent en pointillé des réponses possibles au climat social dans lequel s’inscrit le film, entre sentiment d’étouffement et autoritarisme latent. 

Chaque partie s’articule en effet autour d’un personnage en quête d’un espace de liberté et plus largement d’une manière de réenchanter un quotidien uniformément morne, voire absurde, dans un Paris discrètement dystopique. Leurs tentatives, évidemment, tiennent plus de la résistance poétique que du militantisme frontal, et c’est là que naît toute la beauté d’un film qui ne cherche pas tant à commenter l’actualité – même s’il ne se prive pas de porter sur notre société un regard acéré – qu’à la transcender en un geste cinématographique aux accents lyriques assumés. 

C’est par ses choix formels (plans extrêmement découpés, compositions picturales, montage audacieux) et surtout par l’utilisation de la musique (de l’électro house survitaminée de Showtek à la Cantate pour le 20e anniversaire de la révolution d’Octobre de Prokofiev) que se déploie cette aspiration à l’extraordinaire dans des endroits où il n’est jamais attendu : manger des fruits devient une communion sacrée ; une course solitaire porte la révolte et embrase la ville ; des lieux secrets se font jour, révélant soudain la possibilité d’une liberté que l’on peut presque toucher du doigt. À chaque instant, Raie manta semble puiser son énergie en soi-même, ou tout au moins dans sa capacité à réaliser à son échelle ce que font ses personnages dans leurs vies : créer leurs propres marges à travers des fictions qui prennent corps, et dont ils s’emparent sans arrière-pensées. 

Anton Bialas joue avec les motifs propres au cinéma, y compris ceux qu’il emprunte à des formats ouvertement spectaculaires, et les mêle à des éléments plus austères dans une démarche épurée en droite ligne de son travail, qui fonctionne beaucoup par association d’images et avec une attention intense portée aux moindres gestes et détails. C’est un cinéma des rituels, de l’immersion, qui invente sa propre voie entre une vision strictement documentaire et l’invention d’un symbolisme presque intime. C’est comme si, par la seule force de sa caméra, il recherchait et produisait d’un même mouvement ces fameux interstices émancipateurs qui redessinent notre rapport au monde. 

Marie-Pauline Mollaret

Article paru dans Bref n°128, 2023.

Réalisation et scénario : Anton Bialas. Image : Julia Mingo. Montage : Gabriel Gonzalez. Son : Benjamin Silvestre Lucas Doméjean et Victor Praud. Interprétation : Kamilya Kuspanova Bialas, Nikita Dmitriev, Matthieu Peck et Julia Joubert. Production : Apaches Films.

À retrouver dans


Warning: Unknown: write failed: No space left on device (28) in Unknown on line 0

Warning: Unknown: Failed to write session data (files). Please verify that the current setting of session.save_path is correct (/var/lib/php/sessions) in Unknown on line 0