
La neige incertaine
Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre, Romane Tisseau
2021 - 7 minutes
France - Animation
Production : Gobelins, l’École de l’image
synopsis
À l’affût de l’ours polaire en Arctique, une photographe animalière réalise qu’elle cherche à rattraper plus qu’un cliché raté.
biographie
Marion Boisrond
Storyboardeuse et animatrice 2D, Marion Boisrond a été étudiante à l'école Émile-Cohl, à Lyon, entre 2014 et 2017. Elle a intégré ensuite les Gobelins, école de l'image, où elle a signé en 2021 le film de fin d'études La neige incertaine avec Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau. Le film, au montage duquel elle est également créditée, a été présenté au Festival international du film d'Annecy et au Poitiers Film Festival, entre autres, en 2022.
Marion Boisrond a aussi coréalisé avec Marie-Liesse Coumau et Chloé Maingé un film d'animation d'une durée d'une minute, Le fruit défendu, en 2019 et assuré l'une des voix d'un autre film de sa promotion : Louise, de Constance Bertoux, Camille Bozec, Pauline Guitton, Pauline Mauviere et Mila Monaghan (2021).
Marie-Liesse Coumau
Animatrice 2D et illustratrice, Marie-Liesse Coumau a été étudiante aux Gobelins, école de l'image, à Paris, où elle a signé en 2021 le film de fin d'études La neige incertaine avec quatre autres élèves : Marion Boisrond, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau. Le film a été présenté au Festival international du film d'Annecy et au Poitiers Film Festival, entre autres, en 2022.
Depuis, elle a travaillé sur l'animation du premier long métrage de Benoît Chieux, Sirocco et le royaume des courant d'air, dont la sortie est prévue à la fin de l'année 2023.
Ada Hernaez
De nationalité espagnole, Ada Hernaez a étudié aux Gobelins, l'école de l'image, à Paris, entre 2017 et 2021. Elle a multiplié dans le même temps les expériences pour le compte de sociétés de productions telles que Je suis bien content, Sacrebleu, Passion Pictures ou Tant mieux prod.
Son film de fin d'études La neige incertaine coréalisé avec Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau, a été présenté au Festival international du film d'Annecy et au Poitiers Film Festival, entre autres, en 2022.
Auparavant, elle avait cosigné deux films d'animation d'une durée d'une minute, 1:08 (avec Antoine Carré et Lise Légier, 2019) et Senjo (avec Tamerlan Bekmurzayev, Camille Bozec, Antoine Carré, Pauline Mauvière et Alexandra Petit).
Gwendoline Legendre
Animatrice 2D, illustratrice et autrice de BD, Gwendoline Legendre a étudié aux Gobelins, école de l'image, entre 2017 et 2021. Elle y a signé en 2021 son film de fin d'études, La neige incertaine, en coréalisation avec Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez et Romane Tisseau. Le film a été présenté au Festival international du film d'Annecy et au Poitiers Film Festival, entre autres, en 2022.
Gwendoline Legendre a aussi coréalisé avec Eduaro Adsuara, Marie-Liesse Coumau, Gabriel Gérard et Mikai Geronimo un film d'animation d'une durée d'une minute, Ramen, en 2019.
Romane Tisseau
Animatrice 2D, Romane Tisseau est passée par l'Atelier de Sèvres et le MOPA, à Arles, avant d'étudier aux Gobelins, école de l'image, à Paris, entre 2017 et 2021.
Elle y a signé en 2021 son film de fin d'études, La neige incertaine, en coréalisation avec Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez et Gwendoline Legendre. Le film a été présenté au Festival international du film d'Annecy et au Poitiers Film Festival, entre autres, en 2022.
Critique
La neige incertaine, l’antithèse climatique ou le souvenir brûlant d’un amour qui s’efface. Une photographe dans la bise glaciale et la banquise à perte de vue. Et puis cet ours blanc, qui lui échappe et dont elle perd la trace. Alors que l'héroïne se lance à sa poursuite, dans le silence des glaces résonne la froideur incandescente de la distance palpable entre deux êtres qui s’éloignent. Où se loge donc le froid ? Dans le corps ou dans l’âme ?
Les températures oscillent, tant dans le cœur que sur les joues, réminiscences d’un passé crépitant, voluptueux, dont les tons volcaniques et la douce chaleur contrastent avec la blancheur immaculée des bancs de givre. L’animation précise, épurée et toute en courbes arbore une volupté toute poétique lorsque de la poudreuse naît un drap délicatement froissé, de la glace un torse protecteur, et du flocon s’écrasant sur les lèvres le goût d’un baiser.
Ces flashs chaleureux, transitions oniriques à la frontière du songe entre passé et présent, incarnent dans une approche synesthésique le confort d’une place bien au chaud dans les bras de celui qu'elle voudrait voir l'aimer, l’enlacer, la chérir de nouveau. Berceuse sensorielle, ce court d’ambiance mêle sensations du corps et de l'esprit dans une cohésion presque interactive. Le souffle du vent, le crissement de la neige sous les pas hasardeux, et les inspirations haletantes teintées d’un érotisme latent habitent le spectateur jusqu’à ce que les reliefs des gerçures se dessinent au creux de sa main.
Au cours d’une lente et méditative introspection, sublimée par son trait immersif, les cinq réalisatrices (Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau) font une exploration de l’amour, de l’amour qui décline, remuant avec délicatesse une réalité conjugale, et capturent sans pudeur les émotions et la mémoire d’un temps qui ne revient pas. Fin du désir, fin des émois. Dans cet océan de solitude, la jeune femme s’accroche jusqu’à se perdre et les dernières images ont une saveur amère : loin du désert blanc, c’est le retour à l’indifférence. Et cette fusée de secours, comme un ultime rappel à la considération de son homme sonne finalement son renoncement.
La neige incertaine, c’est la flamme qui faiblit, la passion qui s’éteint, mais avec une grâce toute particulière, celle d’une subtile résignation entre adieu et renaissance.
Marie Labalette
Réalisation, scénario et animation : Marion Boisrond, Marie-Liesse Coumau, Ada Hernaez, Gwendoline Legendre et Romane Tisseau. Montage : Marion Boisrond. Son : Nadège Feyrit, Marie Mazière, Vincent Mauduit et Nathan Robert. Musique originale : Christophe Demarthe. Voix : Alice Delagrave, Tewfik Jallab, David Faure et Frédéric Nagorny. Production : Gobelins, l'école de l'image.