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La chamade

Emma Séméria

2020 - 9 minutes

France - Fiction

Production : Too Many Cowboys

synopsis

C’est bientôt la rentrée des classes et Camélia a un service un peu particulier à demander à Salah, son meilleur ami d’enfance : elle aimerait s’entraîner à embrasser avec la langue avant la fin de l’été.

Emma Séméria

Emma Séméria est née en 1994 à Paris. En 2017, elle réalisait son premier court métrage, Juin juillet, tout en sortant diplômée de l'Université Paris I avec un Master 2 “Recherche en cinéma”.

Le jour et la nuit (2017) et Les enfants de la baie (2019) ont suivi et son quatrième film court, La chamade, produit par Too Many Cowboys et achevé en 2020, a été présenté au Festival Côté court, en panorama, puis à Clermont-Ferrand, en compétition nationale.

Également productrice au sein de la société Too Many Cowboys, elle a assuré la production exécutive de Vrai gars de Jean-Baptiste Durand et de St. Jude de Pauline Quinonero, deux films finalisés en 2021. Emma Séméria travaille actuellement à l'écriture d'un nouveau film, sur un format de moyen métrage. 

Critique

À une semaine de la rentrée, Camélia aimerait apprendre à embrasser avec la langue pour aborder sereinement son retour au lycée. En vacances dans l’arrière-pays provençal, elle demande à son ami d’enfance Salah de l’aider à s’entraîner, comme un service. Emma Séméria a tourné son quatrième court métrage dans un geste spontané en équipe réduite et très rapidement après la fin des Enfants de la baie. Ce micro récit d’apprentissage dans lequel deux adolescents font la découverte minuscule et bouleversante d’une expérience nouvelle se pose à cheval entre des derniers jours de l’été et l’attente d’une nouvelle année scolaire, entre une après-midi finissante et le début d’une soirée paisible. Emma Séméria regarde au microscope le changement quasi imperceptible que provoque le rapprochement physique dans une amitié de crépuscule de l’enfance. Pas de grande déclaration de sentiments éternels, ni de manipulation froide entre ces deux amis qui ont des airs de vieux couple. La vibration de leurs sentiments est au diapason d’une nature vive et calme à la fois.  

Au bord de la rivière, la réalisatrice déplace sa caméra pour filmer l’écart entre les deux corps dans des poses variées, testant les mille manières dont visages et épaules peuvent occuper un cadre et raconter sans dialogue une gêne ou une complicité profonde. Elle observe le temps s’écouler et se remplir d’émotions aux tonalités diverses. Le titre, La chamade, insiste de fait sur la prééminence des sens et du corps. Sur la rive de la rivière, les effets atmosphériques du souffle du vent, du bruit de l’eau, du chant des oiseaux ou de la lumière qui décline transmettent, bien plus que les rares paroles, les variations de sensations dont frémissent les protagonistes, du plaisir du farniente au soubresaut funèbre qui s’invite inopinément. En faisant ses gammes de cinéaste, Emma Séméria enregistre aussi la toute première apparition à l’écran de deux acteurs non professionnels qui découvrent la vie sur un plateau avec une équipe et une caméra. Tandis que Camélia et Salah expérimentent le frisson du premier baiser, leurs interprètes découvrent celui de leur premier tournage. 

Raphaëlle Pireyre

Réalisation et scénario : Emma Séméria. Image : Giovanni Quene. Montage : Enzo Chanteux. Son : Nicolas Leroy et Étienne André. Musique originale : Étienne André. Interprétation : Maïa Bendavid et Salah Kraimia. Production : Too Many Cowboys.

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