Extrait
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Ich bin eine Tata

Zoran Boukherma, Hugo Thomas, Ludovic Boukherma, Marielle Gautier

2014 - 7 minutes

France - Fiction

Production : Ludovic & Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo Thomas

synopsis

Arthur Percier, professeur des écoles, a une double vie. Une nuit, il rencontre un ancien élève avec qui il va avoir un moment de complicité.

Zoran Boukherma

Zoran Boukherma est né en 1992 à Marmande (Lot-et-Garonne). Il a coréalisé plusieurs courts métrages avec son frère jumeau Ludovic Boukherma, mais aussi Hugo P. Thomas et Marielle Gautier, rencontrés à L'École de la Cité à Saint-Denis.

Ich bin eine Tata est achevé et diffusé en 2014, suivi l'année suivante de Perrault, La Fontaine, mon cul ! Ce dernier reçoit le Prix Adami d'interprétation, remis à l'attention de Daniel Vannet, et le Prix étudiant de la jeunesse au Festival de Clermont-Ferrand en 2015. 

Ensemble, tous trois réalisent leur premier long métrage, Willy 1er, présenté par l'ACID au Festival de Cannes 2016. Après un nouveau court métrage, La naissance du monstre, en 2018, Zoran Boukherma s'engage avec son frère dans la réalisation d'un film de genre, Teddy, qui reçoit le label sélection officielle Cannes 2020 et qui est distribué en salles le 30 juin 2021. 

Le duo frappe à nouveau en 2022 avec L'année du requin, une comédie réunissant Marina Foïs, Kad Merad et Jean-Pascal Zadi, avant de se voir confier l'adaptation du roman de Nicolas Mathieu Leurs enfants après eux, récompensé du Prix Goncourt en 2018.

Hugo Thomas

Hugo Thomas est né à Croix, dans le Nord, en 1989. Seul aux commandes du court métrage Premier métro (2015), il coréalise plusieurs courts métrages avec Zoran Boukherma, Ludovic Boukherma et Marielle Gautier, tous rencontrés à L'École de la Cité, à Saint-Denis.

Ich bin eine Tata est achevé et diffusé en 2014, sélectionné notamment au Festival de Clermont-Ferrand. Il est suivi l'année suivante de Perrault, La Fontaine, mon cul ! Ce dernier reçoit le Prix Adami d'interprétation, remis à l'attention de Daniel Vannet, et le Prix étudiant de la jeunesse à Clermont-Ferrand en 2015. 

Ensemble, tous trois réalisent leur premier long métrage, Willy 1er, présenté par l'ACID au Festival de Cannes 2016. Hugo Thomas en signe également la musique.

C'est en solo qu'il revient en 2023 avec Juniors, une comédie interprétée par de jeunes adolescents et par Vanessa Paradis dans le rôle de la mère de l'un d'entre eux.

Ludovic Boukherma

Ludovic Boukherma est né en 1992 à Marmande (Lot-et-Garonne). Il a coréalisé plusieurs courts métrages avec son frère jumeau Zoran Boukherma, mais aussi Hugo P. Thomas et Marielle Gautier, rencontrés à L'École de la Cité à Saint-Denis.

Ich bin eine Tata est achevé et diffusé en 2014, suivi l'année suivante de Perrault, La Fontaine, mon cul ! Ce dernier reçoit le Prix Adami d'interprétation, remis à l'attention de Daniel Vannet, et le Prix étudiant de la jeunesse au Festival de Clermont-Ferrand en 2015. 

Ensemble, tous trois réalisent leur premier long métrage, Willy 1er, présenté par l'ACID au Festival de Cannes 2016. Après un nouveau court métrage, La naissance du monstre, en 2018, Ludovic Boukherma s'engage avec son frère dans la réalisation d'un film de genre, Teddy, qui reçoit le label sélection officielle Cannes 2020 et qui est distribué en salles le 30 juin 2021. 

Le duo frappe à nouveau en 2022 avec L'année du requin, une comédie réunissant Marina Foïs, Kad Merad et Jean-Pascal Zadi, avant de se voir confier l'adaptation du roman de Nicolas Mathieu Leurs enfants après eux, récompensé du Prix Goncourt en 2018.

Marielle Gautier

Née à Nice en 1987, Marielle Gautier a fait des études de théâtre à Rome, où elle a joué dans plusieurs pièces. De retour en France, elle rencontre des étudiants de l'École de la Cité, à Saint-Denis – Hugo P. Thomas et Ludovic et Zoran Boukherma – avec qui elle réalise les courts métrages Ich bin eine tata et Perrault, La Fontaine, mon cul !

Tous deux sont présentés au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand et le quatuor se retrouve sur un premier long métrage, Willy Ier, sélectionné au Festival de Cannes par l'ACID dans sa programmation de 2016.

En 2023, elle apparaît, en prof de collège, au sein de la distribution de Juniors, réalisé en solo par Hugo Thomas.

Critique

On invoque suffisamment souvent la dimension de terrain d’expérimentation que constitue le format du court métrage pour ne pas exposer en premier lieu les conditions de fabrication de ce film tourné à huit mains, dans le cadre d’une édition du 48h Film Project. À savoir des phases d’écriture, de tournage et de montage concentrées sur deux jours. Ce qui est très peu. D’où, au final, certains petits soucis de son ou de prise de vue, quasi obligés, mais là n’est pas l’essentiel. Le désir initial des quatre réalisateurs/réalisatrice en réunion tournait autour de la figure de Daniel Vannet, interprète non professionnel – naturellement – et qui fut aussi, la même année, de l’aventure de Perrault, La Fontaine, mon cul ! (déjà diffusé sur notre plateforme), avant de tenir le rôle-titre du premier long métrage de la bande des quatre, Willy Ier, en 2016. Ce film-là s’inspirait largement de sa propre vie, celle d’un ancien illettré n’ayant quitté son foyer familial du Nord qu’à la cinquantaine révolue et reprenant son destin en main après avoir été licencié de son emploi, où on l’avait abusivement payé à mi-temps, sans qu’il s’en aperçoive, durant des années… Devenu acteur par accident après que les frères Boukherma, Marielle Gautier et Hugo Thomas l’aient remarqué dans un reportage télé, il obtenait en 2015 le Prix d’interprétation masculine au Festival de Clermont-Ferrand pour son rôle dans Ich bin eine Tata.

Un film jouant sur un décalage continu. On ne s’attend pas, en découvrant le personnage chez lui, à ce qu’il aime toutes ces choses qu’il recense en un inventaire à la Prévert – dont des noms de philosophes qu’il peine à prononcer – et pas davantage, en contraste avec son affirmation d’aimer sa vie, qu’il en mène une double, en cherchant des rencontres avec des garçons, quitte à les payer, s’affublant pour sortir d’une perruque grossière de “travelo”. Et finalement, après l’acte, rondement mené, c’est une autre solitude qu’il rencontre en la personne de ce jeune homme qui s’avère être un ancien élève du collège où il exerçait en tant que prof de techno et qui l’avait immédiatement reconnu… Une note comique qui reflète une dimension constante du cinéma des Boukherma et de celui d’Hugo Thomas, qu’ils soient associés ou pas, et qui inclue une authentique empathie pour ses personnages, l’équilibre du regard autour du “sujet filmé” – Daniel, son corps, sa calvitie, son élocution et sa personnalité, en l’occurrence – étant périlleux et échappant néanmoins à la moquerie facile et à tout malaise chez le spectateur.

Dès lors, tout est possible et même probable : ce Monsieur Percier peut tout à fait s’affirmer en fin connaisseur de la scène musicale berlinoise et de son histoire, au point de rêver d’aller vivre dans la capitale allemande, de changer de vie et d’assumer haut et fort, librement, être “eine Tata”. En le gueulant à toute la cité depuis un toit d’immeuble, feux de Bengale dans chaque main : ça défoule, et c’est un beau plan…

Christophe Chauville

Réalisation, scénario, montage, image, son et production : Ludovic & Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo Thomas. Interprétation : Daniel Vannet et Hugo Thomas.

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